Sera-t-il possible de redonner du potentiel aux avions Mirage 2000-5?

La différenciation des forces est le principe du moment. Défini dans le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, il consiste, comme l’a expliqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « à tirer le meilleur parti de nos capacités militaires, en concentrant les moyens les plus onéreux là où ils sont indispensables ». En clair, et pour résumer un peu trivialement, il n’est pas question de tuer une mouche avec un marteau.

Si l’on veut donner dans l’ironie, l’on pourrait dire que la différenciation des forces est un principe que l’on connaît depuis très longtemps en France puisqu’il s’agira de faire cohabiter des matériels récents, à la pointe de la technologie – et donc coûteux -, avec des équipements anciens. Lors de la dernière Loi de Programmation Militaire (LPM), il était d’ailleurs question, pour l’armée de l’Air, de disposer d’une flotte d’avions de combat reposant sur des Rafale et des Mirage 2000D modernisés.

Seulement, le retrofit de ces appareils n’a pas pu se faire lors de l’exécution de la dernière LPM. Aussi est-elle prévue pour la prochaine. Comme l’a indiqué le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), il s’agira de traiter les certaines obsolescences du Mirage 2000D, notamment au niveau du radar, de lui « apporter la capacité canon, d’intégrer les missiles MICA à la place des MAGIC et enfin, d’intégrer la nacelle ASTAC des Mirage F1 ». Cette opération devrait permettre de les maintenir en service au-delà de 2025.

Mais, avec l’étalement des livraisons des Rafale, l’armée de l’Air devra aussi conserver « plus longtemps » que prévu ses Mirage 2000-5, dont le radar, a précisé le CEMAA, est « tout à fait performant ». Et cela passe par une rénovation de ces appareils, laquelle avait été annoncée en juin dernier. Seulement, rien n’est encore fait…

« La cellule (ndlr, des Mirage 2000-5) a été prévue pour 5 000 heurs de vol; nous l’avons déjà porté à 7 000 heures de vol », a rappelé le général Mercier, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat. Or, a-t-il poursuivi, il « être sûr de pouvoir l’amener jusqu’à 9 000 heures ». Et manifestement, il n’est pas encore certain que cela soit possible. « Des études vont être menées pour vérifier la faisabilité de cette extension », a en effet indiqué le CEMAA. Il est quand même étonnant qu’elle n’ait pas été faite avant…

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