Le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé pour un exercice en Méditerranée

Après avoir recouvré sa qualification opérationnelle le 1er août dernier, suite à un Indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI), le porte-avions Charles de Gaulle a connu un souci technique en octobre dernier, une fuite de vapeur radioactive ayant été détectée sue l’un de ses chaufferies nucléaires.

Visiblement, tout est rentré dans l’ordre grâce à l’intervention des techniciens de DCNS et d’Areva TA puisque le navire amiral de la Marine nationale a appareillé, ce 20 novembre, de Toulon pour un exercice en Méditerranée, avec à son bord l’état-major de la Task-Force 473 et le groupe aérien embarqué.

Le groupe aéronaval formé autour du porte-avions est comprend les frégates Forbin et Jean-de-Vienne ainsi que le pétrolier ravitailleur Marne. Sans oublier la présence plus que probable d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA). Selon la Marine nationale, « cette sortie précède un déploiement de longue durée planifié pour la fin de l’année ». Sa durée n’a pas été précisée.

Selon le député Gibert Le Bris, auteur d’un rapport sur le budget de la Marine nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances initiale pour 2014, la disponibilité du porte-avions Charles de Gaulle aura été de 50% en 2012 et de seulement 30% en 2013 (47% de prévu l’année suivante).

Pour 2014, 152 millions d’euros seront affectés à la préparation de la prochaine Indisponibilité périodique pour entretien et réparation (IPER) du bâtiment, qui commencera en octobre 2016 pour s’achever en avril 2018. Le coût de cette opération – lourde – devrait être, selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de 1,3 milliard d’euros.

La dernière IPER du Charles de Gaulle, qu’il ne faut pas confondre avec l’IEI, remonte à 2007. Elle avait demandé 2,5 millions heures de travail, l’exécution de 80.000 tâches, 3 ans de préparation et 15 mois de réalisation.

Ces contraintes font qu’il est nécessaire, si l’on souhaite maintenir une capacité aéronavale permanente, de disposer de deux porte-avions. Or, le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale n’a fait aucune recommandation à ce sujet. Le contraire aurait été surprenant, au regard du contexte budgétaire, sachant que le coût d’un second bâtiment de ce type serait d’au minimum 3 milliards d’euros. Visiblement, il est plus facile de trouver une pareille somme pour un plan d’aide destiné à Marseille…

Comme le précise le député dans son rapport, « pour la marine française, la projection de puissance s’incarne à titre principal dans le groupe aéronaval (GAN) », lequel « représente le vecteur majeur de la projection de puissance de nos forces navales puisque, contrairement au déploiement et au stationnement de forces dans un pays étranger, sa mise en œuvre ne nécessite aucun accord diplomatique préalable. » Et d’ajouter : « Associée au principe de liberté des mers, cette totale autonomie fait du GAN un instrument inestimable au service du politique en lui conférant une force d’action puissante et indépendante ». Mais seulement à temps partiel…

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