Le chef d’état-major de l’armée de l’Air reste vigilant sur le renouvellement des avions ravitailleurs

Deux sujets majeurs préoccupent plus particulièrement le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA) : le maintien de l’activité opérationnelle à un niveau suffisant et le renouvellement des avions ravitailleurs C-135 FR, qu’il place même en tête de ses priorités.

Pour le premier point, le niveau d’activité pour la période 2014-2015 devrait être maintenu à celui de 2013, grâce « à l’effort financier important consenti sur l’EPM (ndlr, Entretien Programmé du Matériel) par la LPM (ndlr, Loi de Programmation Militaire) », a ainsi expliqué le général Mercier, lors de son audition par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances initiale 2014.

Seulement, le général Mercier a estimé que cette activité demeurera « insuffisante », d’environ « 30% par rapport aux normes d’entraînement » et qu’elle « ne pourrait être maintenue à ce niveau dans le temps sans dégradation considérable du niveau opérationnel ». Et d’ajouter : « C’est pour moi une préoccupation majeure car le maintien de certaines compétences est dès à présent fragilisé ».

Les espoirs reposent sur la « clause de revoyure », qui, prévue en 2015 par la LPM, permettrait de revoir certaines dispositions en cas de retour à meilleure fortune. Mais seulement en cas… « Notre objectif est de remonter l’activité aérienne au niveau requis après 2016 en s’appuyant sur la rejointe du nouveau modèle, sur la mise en place de l’entraînement différencié et sur un plan d’optimisation du MCO élaboré par la SIMMAD en associant bien sûr la DGA », a confié le CEMAA aux sénateurs.

L’autre sujet de préoccupation concerne le dossier des avions ravitailleurs, indispensables pour assurer la dissuasion nucléaire et la projection de forces sur un théâtre extérieur. On peut même aller jusqu’à dire qu’ils sont la clé de voûte de l’armée de l’Air. Et les actuels C-135, au nombre de 14, avec bientôt 50 ans d’âge au compteur, coûtent de plus en plus cher à entretenir : il faut plus de 55 millions d’euros par an pour assurer leur Maintien en condition opérationnelle (MCO).

Le dernier Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) a fixé à 12 le nombre d’avions A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) destinés à remplacer la flotte actuelle de C-135 ainsi que les 3 Airbus A310 de transport stratégique. Seulement, le projet de LPM ne prévoit la livraison que de seulement 2 exemplaires, ce qui ne sera pas sans causer quelques tensions.

« L’âge avancé de ces 14 appareils, bientôt cinquante ans, fait peser un risque de rupture capacitaire constant et leur utilisation impose de nombreuses heures de maintenance », a averti le CEMAA. « Je suis heureux de voir que la commande de 12 avions de type MRTT, dont deux seront livrés sur la période de la LPM, est prévue dans le PLF 2014 », a-t-il poursuivi, avant d’expliquer que, à cause du calendrier de livraison, il faudra une « vigilance accrue sur nos C135 que nous allons conserver de nombreuses années encore ».

Signe que le risque de rupture capacitaire n’est pas à négliger, le général Mercier a de nouveau insisté (il l’avait déjà fait devant les députés) pour que la « priorité soit donnée à l’accélération des livraisons des MRTT » en cas d' »embellie budgétaire ».

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