Un double attentat a visé l’ambassade d’Iran à Beyrouth

Pour la troisième fois cette année, un bastion du Hezbollah,  la milice chiite libanaise, a été visé par des actions terroristes. Ainsi, ce 19 novembre, aux environs de 10 heures, le quartier de Bir-Hassan, au sud de Beyrouth a été secoué par deux explosions devant l’ambassade d’Iran. Un bilan provisoire fait état de 22 tués de plus de 150 blessés.

Selon les responsables libanais, un kamikaze circulant à moto serait à l’origine de la première déflagration. La seconde, qui a eu lieu deux bâtiments plus loin,  est due à autre terroriste conduisant cette fois une voiture (un 4×4) piégée.

Parmi les victimes figure cheikh Ibrahim Ansari, le conseiller culturel iranien. « Il entrait dans l’ambassade quand l’explosion a eu lieu. Il a été grièvement blessé et est mort à l’hôpital », a-t-on expliqué de source officielle libanaise.

Suite à ce double attentat, Téhéran a accusé Israël d’en être le responsable. « Cet acte terroriste est une crime inhumain et haineux des sionistes et de leurs mercenaires », a ainsi affirmer un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Quant au régime syrien, proche allié de l’Iran, il a dénonce les pays du golfe arabo-persique d’en être les commanditaires.

Cela étant, cette attaque a été revendiquée, via Twitter, par Sirajeddine Zreikat, un responsable des Brigades Abdallah Azzam, laquelle porte le nom du mentor d’Oussama Ben Laden, l’ex-chef d’al-Qaïda. « Il s’agit d’une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs », a-t-il écrit sur le réseau social.

« Les opérations au Liban vont se poursuivre si Dieu veut, jusqu’à ce que deux revendications soient entendues: La première est le retrait de Syrie du parti de l’Iran (ndlr, le Hezbollah, ndlr) et la deuxième, la libération de nos prisonniers dans les geôles de l’injustice au Liban », a fait valoir ce responsable des Brigades Abdallah Azzam.

Ce groupe jihadiste a été fondé par Saleh Al-Qaraawi, décrit comme étant le chef d’al-Qaïda en Arabie Saoudite par Riyad. Il aurait été arrêté en juin 2012, après un voyage au Pakistan, où il aurait été blessé par une frappe aérienne. Selon les informations dont on dispose à son sujet, cette organisation a commencer à être active en 2009.

Les Brigades Abdallah Azzam seraient à l’origine de l’attaque d’une pétrolier japonais traversant le détroit d’Ormuz en juillet 2010, ainsi que de plusieurs tirs de roquettes menées depuis le Liban contre Israël. Leur zone d’actions s’étend donc de la péninsule arabique jusqu’au Proche-Orient. En juin 2012, peu de temps après l’arrestation d’al-Qaraawi, l’organisation a annoncé la nomination d’un nouveau chef, en la personne de Majid bin Muhammad al Majid, lequel figure sur la liste des 85 terroristes recherchés par les autorités saoudiennes, ainsi que son soutien à la révolution syrienne.

Aussi, le double attentat contre l’ambassade iranienne n’est guère surprenant, dans la mesure où Téhéran soutient activement le régime de Bachar el-Assad, de même que le Hezbollah. Pour autant, par le passé, aussi bien l’Iran que la Syrie ont fait preuve de passivité, voire même de bienveillance, à l’endroit des militants jihadistes qui quittaient l’Afghanistan sous la pression américaine pour s’installer dans le nord de l’Irak. Cela a notamment été le cas pour Abou Moussab al-Zarkaoui ainsi que pour les hommes de son réseau, qui s’était auparavant installé à Herat avant de s’enfuir après la chute du régime taleb.

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