Le secrétaire général des Nations unies envisage l’envoi de casques bleus en Centrafrique

L’idée d’une mission des Nations unies en Centrafrique fait son chemin. Depuis mars dernier et le renversement du président Bozizé par les rebelles de la Séléka, le pays sombre dans le chaos, avec des problèmes sécuritaires et humanitaires. En clair, il est devenu un Etat failli, ou en passe de l’être, avec un risque sérieux d’affrontements intercommunautaire et d’implantatin durable de groupes armés, qu’ils soient jihadistes ou non.

A mesure que le temps passe, et malgré les efforts de la France et de l’Union africaine, avec notamment la mise en place de la MISCA (Mission internationale de soutien à la RCA), la situation continue de se détériorer, comme l’ont montré de récents évènements. Le dernier en date illustre l’un des dangers que beaucoup redoutent, à savoir la déstabilisation de l’Afrique centrale.

Ainsi, le 16 novembre au soir, un groupe d’hommes armés a traversé la frontière en direction du village camerounais de Gbiti afin de se livrer à des pillages. Il s’en est suivi une réponse des forces camerounaises, laquelle a fait 7 tués selon un bilan officiel (1 militaire camerounais, 1 civil et 5 assaillants).

« Il est urgent de traiter cette crise avant qu’elle n’échappe à tout contrôle », ainsi affirmé, Ban Ki-moon le secrétaire général des Nations unies, le 18 novembre, lors de la présentation d’un rapport sur la situation en RCA, avant de demander au « Conseil (de sécurité) d’autoriser une action collective immédiate pour protéger la population civile ». Et d’insister : « Il faut déployer d’urgence une force efficace, avec un financement durable et prévisible ».

Dans son rapport, Ban Ki-moon a donné 5 options possibles, comme le simple soutien logistique à la MISCA, la mise en place d’une opération hybride calqué sur le modèle de l’Amison en Somalie (force de l’Union africaine financée par l’ONU) ou encore le déploiement de  6.000 à 9.000 casques bleus.

Manifestement, c’est cette dernière solution qui aurait la préférence du secrétaire général de l’ONU, dans la mesure où il estime que la MISCA, prévue pour être pleinement opérationnelle en décembre avec 3.600 hommes, présente de nombreuses faiblesses et qu’elle aura besoin de soutiens financiers et matériels importants pour mener à bien ses missions.

Le déploiement éventuel de casques bleus avait fait l’objet de la résolution 2021 soumise par la France et adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité en octobre dernier. Dans un premier temps, ce texte prévoyait un renforcement de la MISCA, laquelle pourrait se transformer ensuite en mission de maintien de la paix sous l’égide l’ONU. Mais pour cela, il faudrait une seconde résolution, si pas une troisième…

Selon Ban Ki-moon, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ne sont pas hostiles à ce que la MISCA soit éventuellement intégrée à une mission des Nations unies… Mais seulement dans le cas où elles échoueraient à régler la crise centrafricaine par elles-mêmes. « J’ai donné pour instruction au secrétariat (de l’Onu) de préparer des plans en conséquence, dans l’attente d’une décision du Conseil de sécurité », a-t-il indiqué.

Quant à la France, il est prévu une augmentation de ses effectifs militaires, lesquels devraient passer de 450 à 1.000 hommes. C’est très probablement la raison pour laquelle une réserve opérationnelle embarquée (ROE) de 300 hommes prendra place à bord  du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, attendu pour participer à l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée.

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