Malgré un dernier test réussi, l’avenir du système de défense aérienne MEADS reste incertain

Même son avenir n’est pas assuré, le programme MEADS (Multinational Extended Air Defense System), développé conjointement par Lockheed-Martin et les fililales de MBDA en Allemagne et en Italie, a franchi une étape supplémentaire avec un dernier essai réussi, réalisé le 6 novembre dernier sur le polygone de tir de White Sands, aux Etats-Unis.

Il s’est ainsi agi de valider la capacité de ce système de défense sol-air moyenne portée à offrir une couverture de 360° d’un secteur défini grâce à son radar de surveillance UHF (SR), son radar de conduite de tir (Multifunction Fire Control Radar – MFCR) et son missile intercepteur PAC-3 Missile Segment Enhancement (MSE), c’est à dire une version améliorée du Patriot.

Au cours du dernier essai, le système a pu détruire simultanément un F-4 Phantom « dronisé » pour servir de cible (QF-4) arrivant par le sud et un missile Lance, simulant un engin balistique courte-portée évoluant au nord.

Cela étant, ce troisième succès de ce système pourrait être le dernier étant donné que le Pentagone a fait part de son intention de se retirer de ce programme en 2011 et de mettre un terme à sa participation financière pour l’année fiscale 2013. Le MEADS « ne pourra pas satisfaire les exigences américaines et faire face à la menace actuelle et émergente sans modifications importantes et coûteuses », avait fait valoir l’US Army. Pour autant, les Etats-Unis avaient maintenu leur financement pendant deux ans supplémentaires pour éviter de payer 800 millions de dollars au consortium au titre des frais de résiliation.

Bien évidemment, le retrait américain de ce programme lancé en 1995 dans le cadre du structure de l’Otan (Nato MEADS), rend incertain son avenir étant donné que Berlin et Rome n’ont pas les moyens financiers (voire même l’envie?) pour continuer le développement de système de défense aérienne moyenne portée. Qui plus, l’Italie, comme d’ailleurs la France, dispose du système SAMP/T (ou Mamba), développé par le consortiume Eurosam.

Le coût du programme MEADS a été supporté à 58% par les Etats-Unis, qui ont ainsi déboursé 2 milliards de dollars. La participation de l’Allemagne représente 25% des 3,4 milliards déjà dépensé tandis que celle de l’Italie s’élève à 17%.

Pendant un temps, il avait été avancé que le Qatar était intéressé par le MEADS. Mais la piste la plus prometteuse est celle de la Pologne. Le pays, qui souhaite en effet se doter de capacités de défense aérienne plus performantes, pourrait devenir un partenaire à part entière du programme. Une décision devrait être prise d’ici la fin 2014.

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