L’Otan et la Russie font cause commune pour prévenir les attentats suicide

Si l’Otan et la Russie peinent à se mettre d’accord sur la défense antimissile, d’autres dossiers avancent. Ainsi est-il du programme STANDEX, qui consiste à développer une technologie permettant de détecter les explosifs à distance et en temps réel. Ce système, fruit de quatre ans de recherches, a été testé avec succès en juin dernier dans une station de métro d’une « grande ville européenne ».

Au cours de cet essai effectué en conditions réelles, il a ainsi été possible de détecter les explosifs qu’un suspect dissimulait sur lui. Et cela, sans perturber le flux de passagers. « L’alerte a été activée par un système novateur, qui a également fourni une analyse de toutes les données recueillies par les différents détecteurs », précise le communiqué diffusé par l’Otan.

Ce système fait appel à plusieurs technologies, dont celles s’appuyant sur le balayage hyperfréquence. Ainsi, des « anomalies dans la composition moléculaire des objets ou des personnes surveillés peuvent ainsi être vues immédiatement », explique Dmitry Vakhtine, chercheur à l’Institut du radium Khlopine, à Saint-Pétersbourg.

En outre, STANDEX utilise également la technique de spectroscopie. « Elle détecte des traces d’explosifs partout sur des individus. Cette technologie unique peut être utilisée dans les transports en commun et est sans danger pour les yeux ; elle est donc pleinement conforme aux règlements en matière de sécurité internationale », a fait valoir un représentant italien de l’Agence nationale pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement économique durable (ENEA).

Un système de contrôle centralise et analyse toutes les données. Si une anomalie est détectée, il déclenche automatiquement d’autres capteurs pour suivre l’individu ou l’objet suspect.

Il restera par la suite à transférer cette technologie vers le secteur industriel, afin de la commercialiser. « Nous montrerons à l’industrie que notre produit est viable. De son côté, l’industrie pourra observer ce que l’Otan a accompli et déterminer ce qu’elle-même doit donc faire pour commercialiser ce produit et le rendre exploitable. Ce produit doit être abordable », a commenté Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué de la Division Défis de sécurité émergents de l’Alliance.

Le développement de STANDEX a coûté moins de 5 millions d’euros, financés par le programme de l’Otan pour la science au service de la paix et de la sécurité ainsi que par des contributions nationales. Il est certain qu’avec un tel système, l’on aurait pu éviter les drames de Madrid (2004) et de Londres (2005)… Et les patrouilles Vigipirate n’auraient sans doute plus lieu d’être.

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