L’armée turque va s’offrir un Anka
Actuellement, les forces armées turques utilisent des drones de facture israélienne de type Heron, ce qui, compte tenu de la dégradation des relations entre Ankara et Tel-Aviv, n’est pas sans poser quelques problèmes. En outre, par le passé, elles ont bénéficé des informations recueillies par les Predator américains survolant le nord de l’Irak pour leur lutte contre les rebelles kurdes du PKK.
Mais à l’avenir, les militaires turcs pourront compter sur une solution nationale. En effet, le groupe Turkish Aerospace Industries (TAI) développe un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) appelé Anka.
En janvier dernier, ce programme a franchi une étape avec la fin des tests d’acceptation finale, au cours desquels l’appareil a volé pendant 18 heures en continu, atteint la vitesse de 200 km/h, évolué à une altitude de 30.000 pieds et effectué des décollages et des atterrissages automatiques, de jour comme de nuit. Restait alors à attendre une commande du ministère turc de la Défense. Ce qui vient d’être fait.
En effet, le sous-secrétariat à l’industrie de défense a annoncé, le 28 octobre, la signature d’un contrat avec l’Industrie aérospatiale turque (TUSAS) afin de lancer la production de série du drone Anka. Il est ainsi prévu, d’ici 2018, de doter les forces armées du pays de 10 appareils et des stations de contrôle au sol. Le coût de cette acquisition n’a pas été précisée.
D’une envergure de 17,3m pour une longueur de 8m et propulsé par un moteur de conception locale (TEI Tirbo), l’Anka est supposé avoir un rayon d’action de 5.200 km et une autonomie de 24 heures. Il dispose d’un capteur radar de détection de cibles mobiles (SAR/MTI), d’une liaison de données à vue directe (LOS) et par satellite (Satcom). Outre d’autres équipements optroniques, il pourra être armé. A cette fin, le groupe turc Roketsan développe des munitions miniatures de 25 kg appelées MAM.
Si les forces turques en seront équipées, ce sera aussi le cas de l’armée égyptienne, qui en a également commandé 10 exemplaires. D’autres pays sont également intéressés par ce système, dont l’Arabie Saoudite.
Photo : Drone Anka (c) TUI
