Les deux premiers drones Reaper de l’armée de l’Air vont coûter 150 millions d’euros

Afin de répondre aux besoins des forces françaises au Sahel, le ministère de la Défense a commandé deux exemplaires du drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) de type MQ-9 Reaper du constructeur américain General Atomics. Ces appareils seront prélevés sur le quota prévu cette année pour l’US Air Force.

Au total, la Loi de Programmation Militaire 2014-2019, conformément aux recommandations du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), prévoit de doter l’armée de l’Air de 12 drones MALE. A cette fin, une demande portant sur l’acquisition éventuelle de 16 appareils a été émise auprès de l’agence du Pentagone chargée des exportations du matériel militaire américain pour un montant total de 1,15 milliard d’euros, ce qui laissait à penser que le coût unitaire d’un exemplaire était de 72 millions d’euros environ.

En juin dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait estimé que l’acquisition de 12 drones MALE allait coûter 670 millions d’euros. Cette somme comprenait également la « francisation » des appareils, c’est à dire les modifications qu’il faudra leur apporter pour leur permettre d’évoluer dans l’espace aérien européen et d’être utilisés sans dépendre des Etats-Unis. Si un accord est trouvé avec Washington sur cette question, alors 10 Reaper Block 5 seront commandés.

En revanche, il n’est pas prévu, dans l’immédiat, de « franciser » les deux premiers Reaper Block 1 destinés à l’armée de l’Air. Cette opération pourrait être éventuellement se faire quand ces appareils seront portés au standard Block 5. En attendant, leur coût d’acquisition a été précisé par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, à l’occasion d’une audition devant les députés réunis en commission « élargie » (finances, affaires étrangères, défense).

« Les deux drones MALE dits Reaper,  achetés sur étagères aux États-Unis ont coûté 150 millions d’euros. Ils seront mis en activité au Sahel avant la fin de l’année et permettront à la France de bénéficier d’une autonomie stratégique totale – alors qu’au début de l’opération Serval nous avions dû faire appel à des drones américains basés à Niamey », a ainsi affirmé M. Le Drian.

« La LPM prévoit l’achat de dix drones de nouvelle génération supplémentaires qui devront être ‘francisés’ ou ‘européanisés’ avant d’opérer dans le ciel européen. Les discussions sont en cours avec les États-Unis qui déboucheront sur des partenariats industriels », a-t-il ajouté.

En clair, le prix unitaire d’un drone Reaper Block1 est de 75 millions d’euros. Ce qui, pour 12 appareils non « francisés », porterait la facture à environ 900 millions d’euros… On est donc loin des 670 millions avancés il y a 4 mois…

« Le drone Reaper a été produit à plus de 150 exemplaires. Selon une offre de Géneral Atomics de mai 2011, son coût – non francisé – serait de 209 millions d’euros. L’entreprise EADS serait semble-t-il disposée à le franciser, à hauteur de 40 %, pour la somme de 88 millions d’euros, ce qui porterait son coût total à 297 millions d’euros pour sept véhicules aériens et deux stations sol, maintien en conditions opérationnelles compris pour dix ans », peut-on lire dans un amendement déposé par le sénateur Daniel Reiner, en novembre 2011, pour contester le choix du Heron TP, lequel venait d’être fait par le précédent gouvernement. Manifestement, dans cette affaire, il y a du flou dans les chiffres…

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