Général Ract-Madoux : « Les difficultés du casernement sont un de nos drames! »

Lorsqu’il est entendu par les parlementaires lors des différentes auditions en commission auxquelles il est invité à s’exprimé, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Ract-Madoux ne donne pas dans la langue de bois. Et s’il y a un sujet sur lequel il insiste à chaque fois que l’occasion lui est donnée, c’est bien la qualité des infrastructures et donc, des conditions de vie et de travail de ses subordonnés.

Or, les contraintes pesant sur les dépenses de fonctionnement et de cohérence opérationnelle ont pour conséquence directe des « tensions contraingant les conditions d’exercice du métier militaire et les conditions de vie », lesquelles sont de nature à « avoir des effets sur la capacité opérationnelle » de l’armée de Terre ainsi que « sur son moral. »

Ainsi, les crédits dédiés aux « équipements d’accompagnement et de cohérence (EAC), à l’entretien programmé du personnel (EPP) et au fonctionnement et aux activités spécifiques (FAS) » vont subir un coup de rabot alors que « les marges d’économie restantes sont dorénavant faibles ». Du coup, comme l’a illustré le CEMAT, « afin de ne pas porter préjudice à la sécurité de nos hommes, je devrai probablement choisir de financer à hauteur d’environ 10 millions d’euros le renouvellement de nos moyens d’évacuation sanitaire et de retarder celui des chariots élévateurs, pourtant indispensables sur les théâtres d’opérations extérieures ».

Mais les coupes dans les crédits de fonctionnements, « décidées par plusieurs gouvernements successifs », comme l’a souligné le CEMAT, finissent, a-t-il estimé, par « porter atteinte aux droits individuels des soldats », comme par exemple au « au droit au remboursement des déménagements, alors que la mobilité est inhérente » à l’état de militaire. « Le fonctionnement a été trop rationalisé par le passé pour pouvoir subir de nouvelles mesures d’économie », a fait valoir le général Ract-Madoux.

Mais le sujet qui semble donner le plus d’inquiétude au CEMAT reste celui des infrastructures, dont la qualité « est un élément essentiel de la capacité opérationnelle des forces terrestres et conditionne le moral des hommes » car le « régiment est à la fois un lieu de vie et d’entraînement ». « Les difficultés du casernement sont un de nos drames! », a-t-il lancé.

Et cela ne risque pas de s’améliorer dans l’immédiat. « Malgré une forte rationalisation de ses besoins et en dépit d’une programmation à long terme, l’armée de terre ne peut que regretter le report de ses projets d’infrastructures et la dégradation continue des installations de vie courante de ses hommes », a déploré le CEMAT.

En outre, la fin du plan VIVIEN, concernant l’amélioration de l’hébergement des militaires du rang, a été reportée de 2013 à 2017, ce qui oblige, selon le général Ract-Madoux, « certains d’entre eux à loger dans des conditions précaires ». Et d’ajouter : « De nombreux casernements se dégradent faute de ressources pour les entretenir, et les conditions de vie et de travail du personnel deviennent de moins en moins acceptables ».

Et ce problème prend une acuité particulière pour l’armée de Terre dans la mesure où cette dernière compte 72% de militaires sous contrat dont la plupart vivent en caserne. Et ce taux est encore plus élevé pour les légionnaires. « Nous devons donc un minimum à nos soldats », a fait valoir le général Ract-Madoux.

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