Vaste opération contre les groupes jihadistes dans le nord du Mali

Dire que la guerre était gagnée au Mali était quelque peu prématuré. La mouvance jihadiste est comme l’Hydre de Lerne, cette créature de la mythologie grecque à 7 têtes qui se régénéraient après avoir été coupé. La tuer était d’ailleurs l’un des 12 travaux d’Hercule…

Quoi qu’il en soit, et après plusieurs actions jihadistes au nord et au sud de la boucle du Niger, une opération de « grande ampleur », associant les forces françaises de la brigade Serval et maliennes, ainsi que celles de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) est actuellement en cours. Sans doute en référence à la créature mythologique, elle a été appélée « Hydre ». Au total, ce sont 1.500 qui sont engagés dans cette mission, dont l’équivalent d’un bataillon français.

Selon le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’Etat-major des armées, Hydre vise à « éviter une résurgence » de « mouvements terroristes » et de faire pression sur ces derniers. « Cela fait partie de ces opérations qui sont régulièrement menées (…) pour participer à la stabilité du pays », a-t-il expliqué, en assurant qu’il ne s’agit pas d’une réponse aux attaques récemment menées au Nord-Mali par les groupes jihadistes.

A Bruxelles, où il doit participer à un sommet européen, le président Hollande a affirmé, ce 25 octobre, que le terrorisme « est installé » au Mali, « au sud de la Libye, sans doute encore au nord du Niger et au sud de l’Algérie et qu’il « n’a pas été vaincu par notre seule intervention » même s’il « a été abîmé, attaqué ».

Le chef de l’Etat a indiqué avoir « décidé qu’il y aurait, avec les forces françaises encore présentes au Mali et avec les forces maliennes, une opération pour lutter contre les groupes qui avaient attaqué Tessalit ». Seulement, Hydre a été déclenché avant cette dernière, puisqu’elle a commencé le 20 octobre.

Cela étant, au sujet de ces attaques jihadistes, le colonel Jaron a expliqué qu’à chaque fois, « il s’agit d’opérations très concentrées géographiquement, qui ne s’inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d’action de terroristes, (c’est à dire) frapper les esprits sans avoir forcément une capacité à engager un combat dans le temps ». Et d’ajouter : « Nous savons que la totalité des groupes terroristes présents (…) au Mali n’ont pas été éliminés. Et par moment, ils peuvent resurgir alors que nous allons vers les élections législative ».

Quant à l’attaque ayant tué deux casques bleus tchadiens à Tessalit, le 23 octobre, elle a été revendiquée auprès de l’AFP par Sultan Ould Bady, le chef d’un groupuscule lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

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