Malgré un budget en hausse, le compte n’y est toujours pas pour l’état-major suédois

Le général Sverker Göranson avait jeté un froid, à la fin de l’année dernière, en affirmant que la Suède ne serait pas en mesure de tenir plus d’une semaine dans le cas d’une « attaque limitée » sur son territoire. Depuis, ces propos ont eu le mérite de relancer le débat sur la défense à Stokholm, avec des interrogations sur l’opportunité ou non d’intégrer l’Otan ou d’oeuvrer à rapprochement avec les autres pays nordiques.

En attendant, le budget alloué aux forces armées suédoises, d’un montant de 6,2 milliards de dollars en 2013, devrait augmenter très modestement jusqu’en 2017 (60 millions de dollars par an), ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Seulement, le compte n’y est toujours pas pour le général Göranson.

Ainsi, selon un rapport commandé par le gouvernement au commandement des forces armées (AFC), il est estimé que, d’ici 2016, si l’effort de défense suédois reste à son niveau actuel, il ne représenterait plus que 1,1% du PIB, alors qu’il est déjà le plus faible des pays nordiques.

« Sur le long terme, si les ressources qui nous sont allouées restent en l’état, nous devrons alors démanteler certaines unités », a averti le général Göranson. Ce qui suppose, a-t-il expliqué, qu’il faudra privilégier la qualité par rapport à la quantité pour gagner en efficacité et promouvoir des coopérations régionales. « Si les niveaux budgétaires actuels sont maintenus, il faudrait moins d’avions tactiques et d’hélicoptères de transport à l’avenir et la marine aurait à faire des coupes dans le nombre de ses navires de surface et ses sous-marins », a-t-il insisté.

Le rapport de l’AFC conclut que les capacités des forces armées suédoises (Försarsmakten) contre les menaces terrestres, aériennes et maritimes continueront de s’affaiblir à moins de disposer d’un budget permettant de financer des effectifs suffisants ainsi que des équipements modernes, c’est à dire des ressources plus importantes que celles prévues par le gouvernement.

Pour le directeur général des forces armées suédoises, Peter Sandwall, « le financement supplémentaire est fondamentalement une décision positive ». Toutefois, a-t-il avancé, « il y a encore un long chemin à parcourir avant que l’armée suédoise soit correctement financée ».

« Les perspectives du budget 2013 reflètent l’écart qui se creuse entre ce que le gouvernement suédois propose en termes de dépenses futures en matière de défense et les besoins militaires pour fournir une capacité de défense nationale crédible », a pour sa part estimé Peter Hultqvist, le président social-démocrate de la commission parlementaire de la Défense.

« Le gouvernement doit écouter plus attentivement à ce que les militaires disent depuis un certain temps », a-t-il ajouté. « En tant qu’Etat régional non-aligné, nous avons besoin d’avoir un niveau de dépenses en matière de défense qui reflète nos ambitions et nos intentions. Le gouvernement ne peut pas simplement continuer à demander aux militaires de faire plus avec moins et de faire face aux menaces les plus technologiquement avancés qui pourraient se matérialiser dans 10 à 20 ans », a-t-il poursuivi.

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