Le Normandie-Niémen aura un rôle de « référent opérations spéciales »

Le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général Denis Mercier, a évoqué longuement les forces spéciales lors d’une audition devant la commission « Défense » de l’Assemblée nationale, dans le cadre des discussions portant sur le projet de loi de finances 2014.

L’armée de l’Air met actuellement à la disposition du Commandement des opérations spéciales (COS) le commando parachutiste de l’Air n°10 (CPA10), l’Escadron de transport 3/61 Poitou ainsi que, pour certaines missions, l’Escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées. A noter que le général Mercier estime que ce dernier est « pourrait être davantage mis à disposition des opérations spéciales car son savoir-faire – y compris dans le haut du spectre – est (…) sous-utilisé ».

Suite au dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), les forces spéciales française verront leurs effectifs augmenter d’un millier d’hommes. En outre, il y a un projet de regrouper leurs hélicoptères Caracal sur un seul et même site. L’armée de Terre souhaiterait que Pau, où est basé le 4e RHFS (Régiment d’hélicoptères des forces spéciales), soit choisi alors que le général Mercier pense qu’il serait plus pertinent d’effectuer ce rapprochement à Cazaux, étant donné qu’Eurocopter, leur constructeur, y est présent et « mène des actions de maintenance de niveau soutien industriel ».

« Même si nos Caracal se retrouvent à Pau, ils devront revenir à Cazaux pour ce type de maintenance », a expliqué le CEMAA, qui aussi fait valoir que la base girondine abrite déjà un « escadron interarmées multi-missions ». Et d’ajouter : « La question sera tranchée, mais on peut évoquer au crédit de Cazaux la proximité d’un champ de tir qui permet de décoller et de tirer immédiatement, ou encore une base aérienne avec d’excellentes infrastructures pour les hélicoptères ».

Par ailleurs, le CEMAA a indiqué qu’une réflexion est actuellement en cours au sujet de « l’évolution de l’organisation et l’emploi » des trois commandos parachutistes de l’Air (CPA 10, 20 et 30) « afin de les impliquer davantage aux opérations spéciales ». L’idée serait de s’inspirer de la Marine nationale, avec son commandement ALFUSCO, lequel fournit des moyens au COS. « Cette méthode me paraît intéressante », a affirmé le général Mercier. « Le but n’est en effet pas de créer une 4e armée avec les opérations spéciales. Ce qui importe, ce n’est pas le fait d’exercer le commandement direct mais d’avoir une possibilité de ‘tirage’ plus fort sur certaines capacités », a-t-il expliqué.

Enfin, estimant que « tous les ingrédients pour que les armées qui concourent aux forces spéciales puissent travailler » sont réunis dans le sud-ouest de la France (1er RPIMa, 13e RDP, 4e RHFS, EH 1/67 Pyrénées), le général Mercier a annoncé son intention de donner au Régiment de Chasse 2/30 « Normandie-Niémen », doté de Rafale, le rôle de « référent opérations spéciales », afin qu’il  puisse oeuvrer avec les hélicoptères de combat et les dragons-parachutistes de Souges.

« Ils s’habitueront ainsi à travailler ensemble et pourront porter leur expérience aux autres escadrons de chasse, notamment les escadrons Rafale », a fait valoir le CEMAA.

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