La présence de forces américaines en Afghanistan après 2014 est encore loin d’être acquise

Verra-t-on encore des militaires américains en Afghanistan après la fin de l’année 2014? A cette date, le mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée dans le pays sous l’autorité de l’Otan, sera terminée et une autre mission, appelée « Resolute Support » devrait théoriquement prendre le relais, sous réserve qu’un accord stratégique soit trouvé entre Washington et Kaboul d’ici là.

Justement, c’est la raison pour laquelle John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, s’est rendu dans la capitale afghane pour rencontrer le président Karzaï afin d’évoquer le sujet. Si des points de convergences ont pu être trouvés à cette occasion, notamment sur les modalités d’intervention des forces américaines, aucun accord n’a pour autant été conclu.

Sur le principe, le président afghan serait favorable au maintien d’un contingent américain fort de 10.000 hommes. Seulement, il n’est pas question d’accorder à ces derniers la moindre immunité juridique. Or, ce point n’est pas négociable pour Washington, pour qui il n’est pas question de voir ses soldats éventuellement être jugés par la justice afghane pour des délits commis lors de leur mission.

Cette question de l’immunité juridique avait déjà été posée en Irak. Ne l’ayant pas obtenu de la part des autorités de Bagdad, les Etats-Unis décidèrent le retrait total de leurs troupes, lesquelles devaient apporter un appui aux forces armées irakiennes. Faute d’accord bilatéral avec Kaboul, l’administration Obama a d’ores et déjà indiqué à prendre une décision identique. « Il faut souligner que si cette question de (l’immunité) n’est pas résolue, malheureusement il ne pourra y avoir de traité », a rappelé John Kerry.

De son côté, ke président Karzaï a précisé que cette question de l’immunité des militaires américains serait soumise à la Loya Jirga, la grande assemblée des chefs tribaux afghans, soulignant que ce problème « dépasse l’autorité du gouvernement » afghan. Mais une issue à la fois rapide et positive est loin d’être acquise, même si les forces armées afghanes auront d’énormes difficultés à assurer leurs missions après 2014…

Quoi qu’il en soit, le chef du mouvement taleb afghan, le mollah Omar, a mis la pression, le 13 octobre. « Les envahisseurs et leurs alliés doivent comprendre que (la signature) de l’accord stratégique aurait de graves conséquences pour eux », a-t-il menacé, dans un communiqué diffusé via Internet, en insistant sur le fait que le maintien de bases américains en Afghanistan « ne sera jamais accepté » et que « le jihad armé se poursuivra à leur encontre avec encore plus de force ».

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