Le déploiement de casques bleus en Centrafrique envisagé par le Conseil de sécurité de l’ONU

A l’initiative de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité, le 10 octobre, la résolution 2021, laquelle envisage le déploiement de casques bleus en Centrafrique, pays en proie à l’anarchie et aux violences depuis le renversement du président Bozizé, en mars dernier, par les rebelles de la Séléka.

La situation centrafricaine est en effet préoccupante, au point que l’on peut désormais parler d’Etat failli. Un tiers de la population a besoin d’une aide alimentaire d’urgence, les groupes armés, pour certains jihadistes ou liés à l’Armée de libération du Seigneur (LRA) de l’ougandais Charles Konny, y prolifèrent en profitant du vide sécuritaire, au point que le pays devenir un sanctuaire terroriste, les exactions commises par les ex-rebelles de la Séléka sont monnaie courante et il y a une menace de confrontation religieuse entre chrétiens et musulmans. En outre, il y a risque de déstabilisation de la région.

Dans un premier temps, la résolution du Conseil de sécurité prévoit de renforcer la Mission internationale de soutien en Centrafrique (MISCA), c’est à dire la force de l’Union africaine (UA) déployée dans le pays depuis août dernier, puis éventuellement de la transformer en mission de maintien de la paix sous l’égide des Nations unies.

Pour le moment, la MISCA ne compte que 1.400 hommes sur les 3.600 initialement prévus. Qui plus est, elle manque de moyens pour assurer sa mission. Aussi, la résolution 2021 « encourage les pays de la région et d’autres pays africains à participer » à cette mission et prévoit que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, devra présenter au Conseil de sécurité, d’ici un mois, des « options détaillées pour un soutien international » à cette force de l’Union africaine, « y compris sa transformation éventuelle en une mission de la paix de l’ONU ».

Pour que cela puisse être le cas, il faudra cependant une seconde, voire même une troisième résolution, lesquelles pourraient être votée d’ici la fin de cette année puis au printemps 2014.

« Sur la base du rapport (de Ban Ki-moon), nous verrons quelle sera la décision », a expliqué l’ambassadeur français auprès des Nations unies, Gérard Araud. « Mais l’ONU ne va pas dire du jour ou lendemain à l’UA : c’est nous qui prenons la direction des opérations », a-t-il précisé. Une autre solution serait d’apporter une aide à la MISCA dans le domaine de la planification des opérations et de créer un fonds pour la financer.

Quant à la France, en première ligne dans cette affaire, M. Araud a indiqué qu’il était envisagé une « renforcement limité » de sa présence militaire, laquelle s’élève actuellement à 450 hommes, déployés dans le cadre de l’opération Boali, avec l’envoi de 250 soldats supplementaires. Ce dispositif pourra être au besoin complété par des renforts pré-positionnés, comme au Gabon ou au Tchad par exemple.

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