Quid des canons AUF-1?

Lors de l’auditon du Délégué général pour l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, le député Olivier Audibert Troin a affirmé que les forces terrestres françaises continueront « pendant plusieurs années à utiliser les AUF1 et les TRF1 qui sont totalement à bout de souffle, ce qui, outre l’obsolescence, pose la question de la sécurité des personnels ».

Monté sur un châssis d’AMX-30, le canon automoteur AUF-1 de 155 mm a été développé dans les années 1970. Selon les plans initiaux, il devait être remplacé par le Camion équipé d’un système d’artillerie (Caesar), qui a fait l’objet d’une première commande portant sur 77 exemplaires, puis sur 64 de plus.

Seulement, dans la revue capacitaire des armées établie par les députés Yves Fromion et Gwendal Rouillard, l’on a appris que cette seconde commande avait été reportée par l’Etat-major des armées « de 2014 à 2017, imposant de facto le maintien d’une partie des TRF1 et des AUF1 jusqu’en 2021 ». Mais ces matériels seront-ils effectivement renouvelés?

Dans le rapport annexé au projet de LPM 2014-2019, l’on peut lire que les forces terrestres disposent, en 2013, de « 157 canons de 155 mm dont 77 Caesar » et de 13 Lance-roquettes unitaire (LRU). S’ils ne sont pas mentionnés, les canons AUF-1 figurent donc bien dans la liste puisque sans eux, le total avancé ne serait pas atteint.

Seulement, dans le tableau détaillant les « principaux équipements opérationnels » en 2019, les canons AUF-1 n’apparaissent plus, l’artillerie ne comptant seulement que 77 Caesar et 13 LRU (page 30 du rapport). Ce qui sous-entend que l’armée de Terre va perdre la moitié de ses canons en 5 ans. Alors, de deux chose l’une : soit ces matériels ne seront plus considérés comme « principaux » (80 unités tout de même), soit ils seront retirés tout simplement du service, ce qui laisse augurer quelques réorganisations chez les artilleurs.

Quoi qu’il en soit, étant donné qu’il n’y aura donc pas de nouvelle commande de Caesar, le DGA a expliqué que « pour conserver nos compétences en artillerie, nous devons remporter des contrats d’exportation. » Et qu’il fallait en outre s’estimer heureux : « au cours de l’élaboration du projet de loi de programmation militaire, a-t-il souligné, il a été question de ne consacrer aucun moyen à l’armement terrestre ». Et d’ajouter : « Grâce au LRU, nous continuerons de disposer d’une artillerie de bon niveau ».

Quant à l’exportation du Caesar, Laurent Collet-Billon a précisé qu’il a de bonnes chances d’être vendu à la Colombie, au Pérou et au Danemark. Pour ce dernier pays, un contrat aurait déjà pu être signé si un accord avait pu être trouvé d’Etat à Etat, Copenhague ayant eu l’intention de ne pas ouvrir d’appel d’offres pour ce marché. D’où la mise en place prochaine, comme l’a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, d’un dispositif calqué sur le modèle des Foreign Military Sales (FMS) américaines.

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