Incertitude sur l’avenir de la Brigade franco-allemande
Avec la suppression de 23.500 postes supplémentaires prévue dans le projet de Loi de programmation militaire 2014-2019, les forces projetables de l’armée de Terre passeront de 71.000 à 66.000 hommes. Concrétement, cela se traduira par la perte d’une des 8 brigades interarmes, et donc, par la fermeture de régiments.
Le général Ract-Madoux, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a récemment indiqué qu’il espérait ne pas en avoir à dissoudre plus de « 4 ou 5 ». L’on connaît déjà le sort du 4e Régiment de Dragons (RD)… lequel roulera son étendard pour faire la place, à Carpiagne, au 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC), en provenance d’Orange.
En revanche, l’incertitude reste pour les deux régiments d’infanterie appelés à disparaître. Au fil des réductions de format, il devient de plus en plus compliqué de faire des choix. Et lorsqu’il est dit qu’une le nom d’une unité a été placé sur la liste de celles appelées à disparaître, alors il y a de fortes chances que la rumeur se transforme ensuite en décision officielle.
Bien que prestigieux, le 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) pourrait faire les frais des prochaines restructurations, lesquelles ont fait l’objet d’annonces partielles la semaine passée. Tout comme le 110e Régiment d’Infanterie (RI) dont la rumeur dit qu’il serait susceptible de passer à la trappe.
Interrogé par Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) lors d’un déplacement à Colmar, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé qu’il n’avait pas de « de position définitive » sur l’avenir du 110e RI alors que dans le même temps, il s’est montré rassurant au sujet de celui du 152e RI (les Diables Rouges), implanté dans la même garnison que le Régiment de Marche du Tchad (RMT).
La réponse du ministre confirme donc que l’existence du 110e RI est menacée. Seulement, avec le 3e Régiment de Hussards, ce dernier fait partie de la Brigade franco-allemande (BFA), laquelle n’a pas été mentionnée dans le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN).
Actuellement, la BFA compte donc deux régiments français ainsi que les Jägerbataillon 291 et 292, l’Artilleriebataillon 295 et la Panzerpionierkompanie 550 de la Bundeswehr.
En 2009, en échange du maintien, en Allemagne, du 110e RI, Berlin avait accepté d’implanter le Jägerbataillon 291 à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, où il a succédé au 1er Régiment du Génie, alors dissous. Dans le même temps, le 3e RH quittait Immendigen pour s’établir à Metz et le 16e Bataillon de Chasseurs partait de Saarburg pour Bitche, en Moselle.
Ainsi, la dissolution éventuelle du 110e RI mettrait un terme à la présence militaire française en Allemagne, continue depuis la fin de la Séconde Guerre Mondiale. Mais surtout, elle créérait un déséquilibre au sein de la BFA, qui a vu le jour il y a un peu plus de 20 ans grâce à la volonté du président François Mitterrand et du chancelier Helmut Kohl. Dans ces conditions, la question du maintien de cette brigade va finir par se poser à Berlin.
