Deux généraux américains renvoyés de l’armée suite à l’attaque de la base de Camp Bastion, en Afghanistan

Dans la province du Helmand (sud de l’Afghanistan), la base américaine de Camp Leathernek jouxte celle de Camp Bastion, qui, gérée par les forces britanniques. dispose des installations aéronautiques nécessaires pour mettre en oeuvre les avions Harrier de l’US Marine Corps (USMC).

Dans la nuit du 14 au 15 septembre 2012, un commando taleb, fort d’une quinzaine d’hommes, avait réussi à s’infiltrer à l’intérieur de Camp Bastion et à détruire pas moins de 6 Harrier américains. Lors de cette  attaque, deux marines perdirent la vie.

Restait à répondre à une question : comment les taliban ont pu pénétrer à l’intérieur de cette emprise comptant à l’époque 28.000 personnels, dont le prince Harry, construite dans un endroit désertique pour faciliter la surveillance des alentours, qui plus est assurée par une panoplie de capteurs allant des caméras thermiques aux radars de détections de mouvement en passant par des miradors?

Dans une enquête publiée en avril dernier, le Washington Post a livré quelques éléments de réponse. Premier point : la surveillance depuis les miradors avait été délégué par les forces britanniques à un contingent du royaume des Tonga. Il n’y aurait rien à redire là-dessus sauf que les personnels de ce dernier n’auriaent pas assuré leur service comme il leur avait été demandé, certains ayant été retrouvés endormis à leur poste…

En outre, les patrouilles autour de Camp Bastion avaient réduites, étant donné qu’avec le début du retrait des forces américaines, les effectifs pour ce genre de tâches manquaient. Ainsi, en décembre 2011, 325 marines y étaient affectés. Au moment de l’attaque, il n’étaient plus qu’une centaine.

C’est le commandant de Camp Leatherneck, le major-général Charles Gurganus, avait expliqué sa décision de réduire less effectifs destinés aux patrouilles en avançant qu’il s’était appuyé sur l’évaluation des menaces possibles faites par les analystes du renseignement militaire. Et d’estimer que les taliban n’avaient eu qu’un coup de chance.

Seulement, le commandement de l’USMC n’a pas du tout partagé cet avis puisqu’il a décidé, le 30 septembre, de renvoyer le major-général Charles Gurganus, qui attendait pourtant une promotion, ainsi que le  major-général Gregg Sturdevant, qui commandait le détachement aérien de Camp Bastion au moment de l’attaque talibane. Il s’agit là d’une sanction particulièrement rare.

Cette décision « a été prise après qu’une enquête militaire a démontré que les généraux n’avaient pas correctement assuré la sécurité du camp Bastion », a expliqué le général James Amos, le chef de l’USMC, par voie de communiqué. Ces deux officiers « n’ont pas exercé un jugement à la hauteur de généraux », a-t-il poursuivi.

Plus précisément, il est reproché au général Gurganus d’avoir mal évalué « les capacités et les intentions de l’ennemi ». Même chose pour le général Sturdevant, qui avait la responsabilité de la protection de l’aérodrome de Camp Bastion.

« Nos Marines ont le droit d’exiger qu’en échange de leur loyauté, leur sacrifice désintéressé et leur courageux, les commandants à qui la Nation a confié à ses fils et filles prendront toutes les mesures appropriées pour assurer leur sécurité et leur bien-être », a fait valoir le général Amos.

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