Mali : D’ex-pustschistes mécontents de ne pas avoir été promus ont protesté au camp militaire de Kati

Si le capitaine Amadou Sanogo, l’auteur du coup d’Etat qui renversa le président malien Amadou Toumani Touré, en mars 2012, alors que le nord du pays tombait sous le contrôle de groupes jihadistes, a été récemment promu général, ce n’est pas le cas des militaires qui le suivirent à l’époque et qui sont basés actuellement au camp de Kati, près de Bamako.

Aussi, quelques dizaines de jeunes soldats ont manifesté leur mécontentement, le 30 septembre, en tirant des coups de feu en l’air. Selon une source militaire, le directeur de cabinet du désormais général Sanogo, le colonel Habib Diago, aurait été sequestré et blessé par balle. Toutefois, ce qui lui est arrivé n’a pas encore été totalement éclairci.

« Les soldats qui ont travaillé avec la junte sont mécontents parce qu’ils sont laissés pour compte. Certains d’entre eux étaient au front, ils n’ont pas obtenu de grade, ils sont donc en colère », a expliqué un responsable du ministère malien de la Défense, dont les propos ont été relayés par l’AFP. « Des enquêtes sont en cours sur ces incidents, des mesures sont prises pour rétablir totalement l’ordre à Kati », a-t-il précisé.

Il est vrai que plusieurs auteurs du coup d’Etat de mars 2012 ainsi que leurs proches ont vu leur avancement progresser de façon spectaculaire. Du moins pour certains. Outre le capitaine Sanogo devenu général sans passer par les grades intermédiaires, le colonel Moussa Sinko Coulibaly a obtenu ses étoiles et gardé son poste de ministre de l’Administration Territoriale, tout comme le lieutenant-colonel Abdoulaye Koumaré, également proche de la junte, qui a conservé son portefeuille ministériel.

« Ce qui se passe, là, c’est un règlement de comptes entre putschistes, c’est de la cuisine interne », a commenté un officier supérieur malien. A noter que pendant que ces soldats faisaient leur démonstration pour réclamer des promotions, d’autres membres des forces armées maliennes étaient accrochés par des rebelles touareg à Kidal…

Cependant, le général Sanogo n’a pas non plus combattu les groupes jihadistes au Mali quand ces derniers sont passés à l’offensive, au début de l’année 2012. Ce qui ne l’a pas empêché d’être promu. L’exemple vient toujours d’en haut…

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