La Suède augmente modestement ses dépenses militaires

La plupart du temps, les annonces en matière d’acquisition de matériels militaires se font via la diffusion de communiqué officiels. Le ministre suèdois de la Défense, Mme Karine Enstrom, a changé les habitudes en confiant à un quotidien local  – Örnsköldsviks Allehanda – l’intention de Stockholm de commander 100 véhicules blindés à haute mobilité BVS10 en plus des 48 attendus par les forces armées du pays.

Conçu par la société suédois Hagglünds AB, filiale de BAE Systems, le BvS10 Mark2 se compose de deux parties montées sur chenilles. Armé par une mitrailleuse de 12,7 mm  ou de 7,62 mm selon les versions, ce véhicule de 14 tonnes au blindage capable de résister aux roquettes et aux mindes, a été développé pour évoluer sur des terrains patriculièrement accidentés. La France en a acquis afin d’en doter les unités de chasseurs alpins.

Le montant du contrat annoncé par Karine Enstrom n’a pas été précisé. Mais sur la base du précédent, portant sur 48 exemplaires, il devrait être supérieur à 160 millions de dollars. Ces véhicules seront bien évidemment affectés à des unités d’infanterie. Plus généralement, la Suède compte aussi mettre à niveau ses 120 chars Stridsvagn 122, version locale du Leopard 2A5 allemand et acquérir des blindés sur roues ainsi que de nouveaux hélicoptères.

Les propos tenus en décembre 2012 par le général Sverker Göranson, le chef d’état-major suédois, selon qui les forces armées du pays ne tiendrait qu’à peine une semaine en cas d’attaque limitée, ont relancé le débat sur la politique de défense de la Suède. Qui plus est, plusieurs incidents avec la Russie ont renforcé certains élus dans leur convition qu’il fallait augmenter les dépenses militaires et/ou discuter d’une éventuelle adhésion à l’Otan.

En mars dernier, lors du congé pascal, des bombardiers russes ont simulé l’attaque de deux importantes bases sans être inquiétés par la défense aérienne suédoise. La seule réaction a été celle de l’Otan, qui a envoyé une paire de F-16 danois déployés dans le cadre de la mission de police du ciel menée au profit des pays baltes.

Le dernier évènement en date est la présence remarquée d’un navire espion russe à proximité des côtes suédoises, ce mois-ci, à l’occasion d’un exercice militaire au début du mois dernier. Et cela n’avait pas été observé depuis très longtemps…

« Je ne suis pas du tout surpris par l’événement », a commenté Peter Hultqvist, président social-démocrate de la commission de la Défense au Parlement suédois. « L’évolution  de la Russie est préoccupante. C’est une combinaison de nationalisme, de plus d’autoritarisme et de plus grandes capacités militaires », a-t-il ajouté.

Un constat partagé par Allan Widman, le porte-parole du Parti libéral pour les affaires de défense. « Les dépenses militaires de la Russie vont être portées de 2,9 à 3,9% du PIB au cours des trois prochaines années », a-t-il affirmé, en soulignant que cela pouvait être « manifestement inquiétant », compte tenu de la politique russe.

Aussi, il y a un peu plus de deux semaines, le Parlement suédois a voté une hausse des crédits destinés aux forces armées du pays, dont le budget sera de 5,4 milliards d’euros. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années qui viennent, au moins jusqu’en 2016. Même si cette augmentation est relativement modeste – il s’agit de quelques centaines de millions de couronnes -, cela faisait très longtemps que ce n’était pas arrivé…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]