Mali : Kidal a été le théâtre de nouveaux combats
Bastion de la rébellion touareg, la ville de Kidal, située dans le nord-est du Mali, a été l’objet de plusieurs attaques au cours de ces derniers jours. Le 27 septembre, deux soldats maliens ont été blessés par l’explosion d’une grenade alors qu’ils surveillaient une banque. L’attaque n’a pas encore été revendiquée.
Deux jours plus tard, c’est une tentative d’attentat suicide qui a échoué de peu, le terroriste, qui portait une ceinture d’explosifs, ayant fait une mauvause manipulation avant de commettre son attaque en ville. Selon une source militaire, le terroriste était « dans un entrepôt abandonné dans le nord de Kidal ».
Est-ce que cet incident est lié? Toujours est-il qu’il a été suivi par des échanges de tirs entre l’armée malienne et un groupe d’hommes armés non identifiés. Les combats ont duré près de deux heures et, a priori, les forces françaises l’opération Serval ainsi que celles de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), ne sont pas intervenues.
D’après un responsable du gouvernorat de Kidal, il y aurait eu un « certain nombre de blessés », sans donner davantage de précisions, si ce n’est que les forces armées maliennes (FAMA) ont repris le contrôle de la situation. »
« Je ne sais pas exactement qui tire contre l’armée malienne, mais elle se défend », a affirmé, de son côté, Adama Kamissoko, le gouverneur de Kidal. Le fait qu’un attentat suicide aurait pu se produire laisse penser que des groupes jihadistes sont derrière ces attaques, à moins qu’il ne s’agisse de deux actions séparées. Auquel cas, l’accrochage avec les militaires maliens pourrait être attribué aux rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), lequel a suspendu les discussions avec Bamako au sujet du statut futur du Nord-Mali.
Cette piste est d’autant plus probable que, ce 30 septembre, les soldats maliens ont une nouvelle fois été attaqués à Kidal par, selon une source militaire malienne, « des troupes du MNLA. » Des échanges de tirs nourris ont été entendus dans les environs de la même banque attaquée trois jours plus tôt. Les combats ont pris fin en début d’après-midi, après une intervention de la Minusma.
« Les tirs ont cessé. La Minusma est arrivée à obtenir le calme pour le moment. Elle va prendre le contrôle de la banque et l’armée malienne a accepté de quitter les lieux », a expliqué cette source placée au sein de la mission de l’ONU et dont les propos ont été rapportés par l’AFP.
Par ailleurs, l’attentat-suicide commis le 28 septembre à Tombouctou a été revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), via le site d’information mauritanien Alakhbar. Alors que le bilan officiel est de 6 tués (2 civils et 4 kamikazes), un porte-parole de l’organisation jihadiste prétend que 16 soldats maliens y ont perdu la vie et que l’explosion a « soufflé une partie des bâtiments de la caserne » et détruit plusieurs engins militaires.
