Le successeur du FAMAS devrait être belge, allemand ou italien

Le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Bertrand Ract-Madoux, a prévenu les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, la semaine passée.

« Le cadrage budgétaire du projet de Loi de programmation militaire (LPM) pourrait obliger à revoir à la baisse le standard d’équipement du combattant (tenues de combats, équipements individuels et éléments de protection) et à diminuer ses droits à dotation », a-t-il affirmé. Et le risque est de créer ainsi une « situation de pénurie temporaire en cas de déclenchement d’une intervention d’urgence », a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de renoncer au remplacement du fusil d’assaut FAMAS. En octobre 2012, le même général Ract-Madoux avait indiqué que l’on s’orientait vers une « commande sur étagère » de deux versions : l’une standard à canon long pour les unités d’infanterie, l’autre à canon court pour le reste des unités. Le CEMAT avait avancé que la « cible » du programme, toutes armées confondues, étaient de 60.000 exemplaires pour un montant de l’ordre de 400 millions d’euros. Etant donné que les armées vont rendre encore 23.500 postes de plus, il est probable que ces chiffres seront revus à la baisse.

Le dossier du remplacement du FAMAS a été abordée lors de l’audition, au Sénat, de l’amiral Edouard Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA). « Il n’existe plus d’industrie en France, mais les Belges, les Allemands, les Espagnols, les Italiens – et peut-être même les Coréens – fabriquent ce type de matériel. On sait que les Allemands vont remplacer le leur. Les états-majors peuvent-ils définir ensemble une commande, quitte à ce qu’elle soit décalée d’un an ou deux, selon les pays? », lui a ainsi demandé le sénateur Jacques Gautier.

S’agissant d’une éventuelle « commande groupée », l’amiral Guillaud a fait valoir que cela risquait s’être compliqué étant donné que les « calendriers sont quelquefois relativement divergents » entre les différents pays ayant l’intention de renouveler les fusils d’assaut de leurs forces armées.

Quant à savoir quel fabricant pourrait fournir le successeur du FAMAS, le CEMA a précisé que « le choix sera fait entre les Allemands, les Belges et les Italiens ». Et d’ajouter : « Nous n’irons pas nous fournir en Corée. Je ne le veux pas. »

Par conséquent, la liste des fournisseurs possibles devrait donc se réduire à l’allemand Heckler&Koch (famille des HK-416), du belge FN Herstal et de l’italien Beretta, qui produit notamment l’ARX160. Ces trois armuriers ont déjà vendu des armes aux forces françaises.

Toutefois, le CEMA n’a pas évoqué Thales, qui, lors du salon Eurosatory de 2012, a présenté le fusil d’assaut F-90, développé par sa filiale australienne à partir du F88 Austeyr. A l’époque, le groupe français avait annoncé son intention de poursuivre « des opportunités spécifiques, comme le projet de remplacement du FAMAS avec la DGA, en faisant appel à l’expérience et aux installations de pointe du fabricant autrichien » Steyr Mannlicher.

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