La Turquie a choisi un système de défense aérienne chinois

Pour une surprise, c’en est une! Et elle est de taille. En effet, la groupe chinois China Precision Machinery Import-Export Corp (CPMIEC) a remporté l’appel d’offres lancé par Ankara afin de doter les forces turques d’un système anti-missile.

Il a été « décidé d’entamer les pourparlers avec la compagnie CPMIEC de la république populaire de Chine pour la production conjointe des systèmes et de leurs missiles en Turquie sur le prix négocié », a ainsi affirmé le sous-secrétariat turc de l’Industrie de la Défense (SSM), par voie de communiqué.

Ce contrat, d’un montant évalué à plus 4 milliards de dollars, était visé par Rosoboronexport, qui avait proposé le S-300 PMU-2 d’Almaz-Antey, l’alliance des groupes américains Raytheon et Lockheed-Martin (PAC-3) et le consortium franco-italien Eurosam, lequel espérait placer le SAMP-T (système sol-air moyenne-portée/terrestre).

La solution retenue par Ankara repose donc sur le Hongqi-9/FD 2000. Et les Russes peuvent l’avoir mauvaise puisque ce système est largement inspiré de leur S-300PMU2. En outre, les ingénieurs chinois auraient aussi bénéficié de quelques informations sur les anti-missiles Patriot américains…

Cela fait maintenant plusieurs années que la Chine et la Turquie ont décidé de renforcer leur relation. En 2010, les deux pays avaient ainsi convenu de tripler en 5 ans leurs échanges commerciaux et insisté sur leur volonté d’étanlir une coopération stratégique.

Reste que la Turquie est aussi un membre de l’Otan. Au petit jeu des pronostics, il était inconcevable d’imaginer Ankara se tourner vers Pékin pour acquérir du matériel militaire d’une telle importance. Quant aux chances russes de remporter cet appel d’offres, l’on pouvait aussi les estimer nulles, et cela pour les mêmes raisons. Sans doute que le prix proposé CPMIEC – le chiffre de 3 milliards de dollars au lieu de 4 circule – pour fournir une douzaine de systèmes l’aura emporté sur toute autre considération.

Seulement, le Hongqi-9/FD 2000 n’étant pas compatible avec les normes Otan, le choix d’Ankara pourrait permettre à Pékin d’avoir accès à des informations confidentielles, ce qui pourrait compromettre les procédures de l’Alliance…

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