Des habitants d’un village basque ont protesté contre l’exercice Béarn 2013

L’exercice Béarn 2013, organisé du 23 au 27 septembre dans un secteur allant des Hautes-Pyrénées jusqu’à Bayonne, a consisté à simuler une intervention aéromobile lancée afin de rétablir la souveraineté d’un Etat attaqué par une force ennemie. Toute ressemblance avec une situation récente étant bien évidemment volontaire.

Ces manoeuvres ont donc mobilisé 700 militaires, issus notamment de la 11e Brigade Parachutiste (BP) et du 2e Régiment de Dagons NBC de Fontevraud, ainsi que 30 appareils  fournis par les 5e et 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC). Etant donné le « barouf » qu’un tel exercice n’allait pas manquer de faire, les populations avaient été prévenues et les agriculteurs sollicités pour mettre leur terrain à la disposition des forces engagées le firent généralement sans problème.

Seulement, nous apprend le quotidien Sud-Ouest, un village de 900 âmes ne l’a pas entendu de cette oreille. Enfin, encore faut-il relativiser car seulement 60 habitants de la commune Irissarry ont tenu à exprimer leur mécontentement à l’égard de ces manoeuvres militaires. Ce qu’ils ont fait le 25 septembre, en brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire un « cassez-vous » destiné aux militaires. Amis de la poésie, bonsoir.

La communication de l’armée au sujet de la tenue de cet exercice est-elle arrivée jusqu’à Irissarry? Si l’on en croit les personnes interrogées par Sud Ouest, l’on pourrait penser que cela n’a pas été le cas. Ou alors il y a de la mauvaise foi dans l’air. « Personne ne nous a informés. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils sont chez nous et qu’ils perturbent le village depuis lundi », a ainsi affirmé l’une d’entre elles. Pour une sexagénaire, cet exercice est « scandaleux ». Et d’ajouter : « En France, ils ont suffisamment de terrains à eux pour ne pas venir nous embêter ici. »

En tête de liste des récriminations, le bruit des hélicoptères, qui ont troublé le sommeil des habitants et excité les brebis, qui « couraient partout ». Mais la palme des protestations revient à cette personne qui, sans ciller, a estimé que c’était « grave » car « dans un village où vivent des enfants, cela banalise les armes. » Mais mon bon monsieur ou ma bonne dame, la télévision et le cinéma contribuent déjà largement à les banaliser…

Cela étant, pour maire de cette commune basque, il n’y avait pas de quoi en faire un fromage. « Le pire a eu lieu mardi, mais tout le monde en a plus rigolé qu’autre chose », a-t-il confié à Sud Ouest. Tout le monde, sauf une soixantaine d’habitants…

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