Le député-maire d’Orange s’inquiète du départ éventuel du 1er Régiment Etranger de Cavalerie

L’on devrait bientôt connaître la liste des unités concernées par les restructurations prévues par la prochaine Loi de programmation militaire (LPM), laquelle prévoit la suppression de 23.500 postes supplémentaires au sein du ministère de la Défense. En attendant, les rumeurs ou encore les fuites savamment organisées en guise de ballon d’essai ne manquent pas de circuler.

Ainsi, RFI assure que deux régiments de l’armée de Terre seront très certainement dissous. Il s’agit du 4e Régiment de Dragons, implanté à Carpiagne – c’était bien la peine de réactiver ses traditions en 2009 en lieu et place du 1er-11e Cuirassiers… – ainsi que du 110e Régiment d’Infanterie, lequel appartient à la Brigade Franco-Allemande (BFA). Sur ce dernier point, l’on peut tout de même nourrir quelques doutes.

Par ailleurs, et sans surprise tant cela revient avec insistance, le 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne figure également sur la liste publiée par RFI, de même qu’une unité de la 1ere Brigade Mécanisée (BM) qui n’a pas été précisée. En fait, il pourrait s’agir du 3e Régiment du Génie, basé à Charlevilles-Mézières.

Quant aux mouvements de régiments, l’idée d’un déplacement des drones tactiques du 61e Régiment d’Artillerie (RA) de Chaumont vers Etain semble tenir la corde. Et il semblerait, toujours d’après la même source, que les AMX-10RC du 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) quitteraient Orange pour aller remplacer les chars Leclerc du 4e RD à Carpiagne.

Pour l’armée de l’Air, les restructurations vont se jouer entre les bases de Dijon, d’Orange et de Luxeuil. Cependant, pour ce qui concerne la dernière citée, les élus locaux semblent confiants pour son maintien.

Comme on le voit, la ville d’Orange pourrait être la grand perdante des mouvements qui se préparent. Et cela ne manque pas d’inquiéter Jacques Bompard, son député-maire, qui a fait savoir, par voie de communiqué, avoir demandé un rendez-vous au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour évoquer surtout la question du départ éventuel du 1er REC pour Carpiagne, qu’il qualifie de « rumeur persistante ».

« Il n’est pas concevable, en effet, que dans une république comme la nôtre les représentants du peuple, à qui ce dernier demande à juste titre des comptes, ne soit pas informés de décisions aussi importantes. Il est possible que cette rumeur de départ soit sans fondement. Il importe désormais à l’Etat de le dire et de le dire rapidement », a ainsi fait valoir Jacques Bompard, dont le parcours politique a de quoi déplaire à la majorité actuelle.

Et dans le cas où une telle mesure aurait été prise ou serait en passe de l’être, l’élu entend obtenir des explications et qu’on lui dise en « en quoi le 1er REC dans les Bouches-du-Rhône sera plus performant, à un coût moindre pour le budget de la France, qu’à Orange, où il est plus proche de l’Etat-Major de la brigade blindée à laquelle il appartient. »

« Si le transfert du 1er REC se justifiait par une nécessité majeure de défense nationale, la Ville d’Orange serait la première à accepter ce départ et à s’incliner devant l’intérêt supérieur de la France. Mais cette nécessité n’étant nullement démontrée, la Ville d’Orange entend se mobiliser pour conserver un régiment présent en son sein depuis plus quarante ans et qui, d’une certaine manière, est un peu devenu ‘son’ régiment », a encore ajouté Jacques Bompard.

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