Les Pays-Bas vont commander seulement 37 avions F-35

Afin de réduire les déficits publics, le gouvernement néerlandais a décidé, en 2011, de réduire ses dépenses militaires à hauteur de 1 milliard d’euros d’ici 2014, ce qui s’est traduit par une réduction du format des forces armées, avec, en conséquence, la suppression de 12.000 postes et l’abandon de certaines capacités, notamment en matière de combat blindé. Comme cette politique n’a pas porté ses fruits et que l’imagination n’est pas au pouvoir, il est question de nouvelles coupes budgétaires, d’un montant de 330 millions d’euros.

Cela étant, à la question de savoir ce qu’il allait finir par rester de l’armée batave, l’on a un début de réponse : 37 avions de combat dits de 5e génération F-35 Lightning II, du constructeur américain Lockheed-Martin. Selon Reuters, qui cite deux sources « proches du dossier », c’est le nombre d’appareils que La Haye entend acquérir pour remplacer les F-16AM de l’aviation royale néerlandaise (Koninklijke Luchtmacht), dans la limite d’une enveloppe de 4,5 milliards d’euros, à laquelle il faut ajouter 270 millions d’euros pour couvrir les coûts annuels liés à la maintenance.

Initialement, les plans néerlandais consistaient à acheter non pas 37 mais 85 appareils de ce type. Mais, devant les contraintes budgétaires et l’explosion des coûts de l’avion de Lockheed-Martin, il a fallu les revoir à la baisse. Pendant un temps, il était question de commander entre 52 et 68 F-35. Finalement, les forces aériennes néerlandaises auront de quoi former à peine 2 escadrons de chasse… Actuellement, et après la dissolution d’une unité, elles mettent en oeuvre, non sans mal, 68 F-16.

Pourtant, le choix du F-35 a fait l’objet de vives critiques aux Pays-Bas. En 2010, des parlementaires comptaient faire adopter une résolution visant à demander l’arrêt de la participation de leur pays au développement de l’appareil de Lockheed-Martin, laquelle avait déjà coûté, à l’époque, quelques 800 millions d’euros aux contribuables néerlandais.

Et certains responsables politiques plaidèrent même pour l’achat d’un autre avion, moins onéreux, comme le F-18 de Boeing ou encore le Gripen de Saab. Car l’un des paramètres dont il faut tenir compte est le coût de l’heure de vol du F-35A. D’après le Cost Assessment & Program Evaluation Office (CAPE) du Pentagone, il serait de l’ordre de 24.000 dollars, soit 2.500 dollars de plus que pour un F-16.

Selon Reuters, La Haye aurait obtenu un rabais de 10% sur le prix unitaire du F-35A, lequel est estimé à 85 millions de dollars par le Pentagone. Quoi qu’il en soit, les Pays-Bas deviennent ainsi, avec cette commande, le 8e client de l’appareil de Lockheed-Martin, après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Italie, la Norvège, Israël et le Japon.

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