La sécurité de la chancelière allemande prise en défaut par un drone

Un drone d’une envergure de 40 cm a atterri brutalement au pied d’un podium où Angela Merkel se tenait à l’occasion d’une réunion politique, le 15 septembre, à Dresde.

Le Parti pirate allemand a par la suite revendiqué l’envoi de ce petit drone, que l’on trouve aisément dans le commerce, en expliquant qu’il s’agissait d’une manière de protester contre la vidéosurveillance policière.

« Le but de cette action était de faire comprendre à la chancelière et au ministre de la Défense Thomas de Maizière ce que l’on ressent quand on est soi-même observé par un drone », a fait valoir Markus Barenhoff, le vice-président de ce mouvement.

Celui qui dirigeait ce drone est un informaticien de 23 ans, qui avait initialement expliqué vouloir prendre des photographies de la chancelière pour les revendre à la presse. « Contraint par la police, j’ai dû effectuer un atterrissage d’urgence près de la tribune, pour ne mettre personne en danger, ce qui a pu donner l’impression que le drone s’est posé de façon un peu chaotique », a-t-il affirmé plus tard.

Même s’il a fait sourire Angela Merkel, il n’en reste pas moins que cet incident est pris au sérieux par le ministère allemand de l’Intérieur. « La police criminelle a pris connaissance de cette affaire et en tirera toutes les conséquences », a-t-il indiqué, ce 16 septembre, au cours d’une conférence de presse. « La chancelière a une entière confiance dans le fait que tout le nécessaire est fait pour assurer sa protection », a commenté Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement.

Depuis quelques temps, l’accès aux drones, que l’on peut diriger au moyen d’une tablette tactile ou d’un téléphone portable, s’est largement démocratisé. Un site français, Dronestagr, qui permet de poster des photographies prises avec ces engins, fait même un tabac depuis son lancement.

Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure. Les drones commercialisés pour un usage privé ne peuvent que prendre des images. En outre, ils font l’objet d’une réglementation précise, en fonction de leurs caractéristiques ainsi que de leur finalité. Cela étant, il existe désormais des modèles pouvant emporter une charge utile de 800 grammes. D’où la possibilité qu’ils puissent être détournés par des individus mal intentionnés pour des actions de nature à porter atteinte à des personnalités ou prendre des clichés d’installations sensibles. Et cela d’autant plus qu’ils sont difficilement détectables.

Certains se diront sceptiques et penseront qu’il s’agit là de paranoïa. Certes. Mais en novembre 2012, Rezwan Ferdaus, un « aspirant » terroriste d’une vingtaine d’années, a été condamné à 17 ans de prison, aux Etats-Unis, pour avoir voulu commettre un attentat avec… des avions téléguidés bourrés d’explosifs.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]