Moscou propose un plan en 4 étapes pour contrôler l’arsenal chimique syrien

Suite à la propostion formulée par la Russie consistant à mettre sous contrôle international les armes chimiques syriennes, la France a indiqué vouloir soumettre, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, un projet de résolution sous chapitre VII, c’est à dire autorisant le recours à la force si, d’aventure, Damas se dérobait à ses promesses.

Seulement, la diplomatie française a chargé la barque en affirmant, dans le texte, la responsabilité du régime syrien dans l’attaque aux gaz neurotoxiques lancée le 21 août dans la banlieue de la capitale syrienne et en exigeant que les auteurs soient traduits devant la Cour pénale internationale. Deux points inacceptables pour Moscou. Et pour cause!

« Il y a toutes les raisons de croire que (le gaz toxique) a été utilisé non pas par l’armée syrienne, mais par les forces d’opposition, pour provoquer une intervention de leurs puissants soutiens étrangers, qui se seraient mis du même côté que les fondamentalistes », a ainsi accusé le président russe, Vladimir Poutine, dans une tribune publiée par le New York Times, le 11 septembre.

Cela étant, la diplomatie russe semble faire peu de cas de son homologue française, étant donné que Moscou entend régler cette affaire avec Washington. Ainsi, selon le quotidien Kommersant, c’est aux Etats-Unis que la Russie a remis un plan en 4 étapes pour arriver à la destruction de l’arsenal chimique syrien. Qui plus est, les discussions de Genève, prévues ce 12 septembre, verront la participation d’experts russes et américains…

Quant à ce plan russe, son premier point prévoit l’adhésion de Damas à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Cette dernière, basée à La Haye, est chargée de superviser l’application de la Convention sur l’interdicition des armes chimiques (CIAC), signée à Paris en janvier 1993 et entrée en vigueur 4 ans plus tard.

A ce jour, 5 pays n’en font toujours pas partie, à savoir la Syrie, l’Angola, la Corée du Nord, le Sud Soudan et l’Egypte. En outre, si Israël et la Birmanie ont effectivement signé cette convention, ils ne l’ont toujours pas ratifiée.

Ensuite, la seconde étape du plan russe précise que Damas devra révéler l’emplacement de ses armes chimiques ainsi que les lieux où elles sont produites afin que les inspecteurs de l’OIAC – et c’est le troisième point – puissent les contrôler. Enfin, le dernier volet de ce plan consistera à prendre une décision sur les moyens à utiliser pour détruire cet arsenal.

D’après Kommersant, la destruction des armes chimiques syriennes pourrait se faire conjointement entre les Etats-Unis et la Russie. Quoi qu’il en soit, ce processus sera long et coûteux. Il est difficile de donner une estimation mais, selon Olivier Lepick, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), cette opération pourrait durer pendant au moins 10 ans. Et bien évidemment, le fait qu’elle se fera dans un pays en proie à une guerre civile la compliquera davantage.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]