L’Italie prend ses dispositions pour éventuellement évacuer ses casques bleus déployés au Liban

Lors du débat parlementaire concernant la situation syrienne, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait tenu à rassurer Jean-Louis Borloo, le chef de file des centristes à l’Assemblée nationale, sur les menaces pouvant peser sur les soldats français engagés au Liban au titre de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le cas d’une intervention militaire en Syrie.

« Nous avons déjà pris des dispositions de sécurisation à la fois de nos ressortissants et des forces françaises au sud-Liban », avait ainsi indiqué le ministre. Quelles sont-elles? Mystère. Est-ce que le départ récent du BPC Dixmude a-t-il un rapport avec ces mesures évoquées par M. Le Drian? L’avenir le dira sans doute. Car du côté de l’Etat-major des armées, on fait savoir qu' »aucune indication sur le dispositif opérationnel » envisagé pour les éventuelles opérations en Syrie « ne peut être donnée. »

En attendant, l’Italie, qui est un important pays contributeur à la Finul, prend ses précautions. Ainsi, Rome a décidé d’envoyer le destroyer Andrea Doria (classe Horizon, programme dont sont issues, en France, les frégates Chevalier Paul et Forbin) en Méditerranée orientale. La frégate Maestrale pourrait éventuellement le rejoindre pour patrouiller au large du Liban.

« C’est notre meilleur atout pour agir rapidement en cas de besoin d’évacuation », a expliqué un porte-parole de la marine italienne, qui a précisé, selon l’AFP, que l’Andrea Doria était déjà sur place.

Alors que Rome affiche une position très réservée sur l’éventualité d’une intervention militaire contre le régime de Bachar el-Assad, le ministre italien de la Défense, Mario Mauro, a confié au Huffington Post être « préoccupé pour (les) soldats (italiens) et tous les membres de la Finul », étant donné que, dans la région, « chiites et sunnites s’affrontent à coups de bombes ». Et cela d’autant plus que le contingent transalpin a déjà été la cible d’un attentat au sud Liban, en mai 2011.

Sur les ondes de Radio Uno, M. Mauro a précisé que la mission « spécifique » de l’Andrea Doria est, « grâce à ses systèmes radars sophistiqués », d’aider les casques bleus italiens à surveiller la situation. En outre, a-t-il ajouté,  il « peut aussi être utilisé pour tout autre évènement, sachant qu’à bord il y a des soldats et des hélicoptères capables éventuellement d’évacuer une partie du contingent. » Il ne s’agit que d’une « mesure de précaution et d’une procédure qui se déclenche à partir d’un certain niveau d’alerte », a-t-il encore précisé.

Cela étant, s’il s’agit d’envisager une opération d’évacuation dans le cas où la situation viendrait à dégénérer, l’envoi de l’Andrea Doria et du Maestrale paraît bien insuffisant étant donné que ces bâtiments n’ont évidemment pas la capacité d’évacuer le millier de soldats italiens et leurs équipements. Pour cela, il faudrait que la Marina Militare envoie sur place au moins l’un de ses navires amphibies de la classe San Giorgio, lesquels peuvent embarquer 350 soldats avec une trentaine de véhicules.

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