Vers un rééquilibrage des effectifs du ministère de la Défense au profit des personnels civils

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a livré, aux sénateurs, réunis en commission le 3 septembre, quelques explications concernant le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019, lequel a été présenté en Conseil des ministre au début du mois dernier.

Comme on le sait, le budget du ministère de la Défense restera au même niveau qui était le sien en 2012 pendant 2 ans, c’est à dire qu’il n’évoluera pas en fonction de l’inflation. C’est là l’effort qui lui a été demandé pour le redressement des comptes publics. Comme l’a souligné M. Le Drian devant les sénateurs, le suivi de la trajectoire financière définie par la LPM sera « difficile ». Et cela d’autant plus qu’elle repose, pour 6,1 milliards d’euros, sur des recettes exceptionnelles (REX).

Quoi qu’il en soit, cet effort financier suppose donc une nouvelle déflation d’effectifs, avec la suppression de 23.500 postes, en plus des 10.175 autres de la précédente LPM qu’il reste encore à « solder ».

Pour y arriver, M. Le Drian a établi trois priorités. La première vise à préserver les forces opérationnelles, lesquelles devront quand même supporter un tiers de ces suppressions de postes (soit 11.225).

A ce sujet, et comme cela avait été prévu par le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), l’armée de Terre perdra bel et bien une brigade de combat. Restait à savoir laquelle. Le ministre ne l’a pas précisée mais il a tout de même donné un aperçu du prochain ordre de bataille des forces terrestres.

Ainsi, les deux brigades « lourdes » et les deux brigades légères seront préservées les premières (2e et 7e BB) étant adaptées pour « l’entrée en premier » avec les chars Leclerc et les VBCI, les secondes (11e BP et 27e BIM) étant destinées aux actions d’urgence. Enfin, 3 brigades multi-rôles, appelées à faire de la gestion de crise, complèteront ce dispositif.

Le seconde priorité définie par M. Le Drian en matière de ressources humaines est la « maîtrise de la masse salariale », en abaissant le taux d’encadrement. Ce « dépyramidage » se traduira par conséquent par un baisse du nombre d’officiers.

Enfin, la dernière priorité du ministre est d’amorcer le « rééquilibrage des effectifs globaux du ministère au profit des personnels civils dans les secteurs non opérationnels. » Comme il ne s’est pas étendu longuement sur ce sujet, l’on peut supposer que les tâches de soutien seront de plus en plus confiées à des civils, ce qui devrait ravir les syndicats de la Défense.

Pour mener à bien cette déflation des effectifs de son ministère, M. Le Drian a explique que le respect dû aux « hommes et femmes de la défense » inspirera « chacun des aspects de notre politique des ressources humaines », laquelle sera basée sur une « analyse attentive et proche », la « concertation » et « l’écoute ».

Le ministre a ainsi annoncé qu’une enveloppe de 933 millions d’euros sera prévue, sur l’ensemble de la durée de la LPM, pour les incitations au départ, l’accompagnement des personnels appelés « à quitter le service » et à la mobilité.

Pour ce qui concerne plus particulièrement les personnels militaires, M. Le Drian a refusé l’idée d’un « dégagement des cadres. » Pour inciter les départs, 4 mesures seront donc proposées, dont la « promotion fonctionnelle », la « pension afférente au grade supérieur », le versement d’un pécule et la « disponibilité rénovée » (si quelqu’un sait de quoi il s’agit….).

Addendum – 05.09.2013 : Selon un fidèle lecteur de Zone Militaire, la “disponibilité rénovée” est une revalorisation de la fraction de solde perçue pendant les 5 années de disponibilité

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