Syrie : Le secrétaire général des Nations unies met en garde contre une « action punitive »

Alors que l’on songe à Paris et à Washington de lancer une intervention militaire en Syrie afin de « punir » le régime de Bachar el-Assad pour avoir eu recours à des armes chimiques, en particulier lors d’une attaque dans la banlieue de Damas le 21 août dernier, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a exprimé ses craintes sur les conséquences qu’une telle action serait susceptible de provoquer.

« Nous devons considérer l’impact qu’aurait une action punitive sur les efforts pour empêcher d’autres effusions de sang et faciliter un règlement politique du conflit », a-t-il affirmé, le 3 septembre, devant la presse. En outre, il a nouvelle fois estimé que toute opération militaire devait d’abord obtenir l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies, lequel n’est jusqu’à présent pas arrivé à définir une position commune entre ses 5 membres permanents, en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine.

« Je demande aux membres (du Conseil) de s’unir et de définir une réponse appropriée au cas où les accusations (au sujet des armes chimiques) se révèleraient vraies », a-t-il déclaré. « Ce problème dépasse le conflit en Syrie : il s’agit de notre responsabilité collective envers l’humanité », a-t-il poursui.

« Toute action future, en tenant compte du résultat des analyses (d’échantillons recueillis sur les lieux de l’attaque par les inspecteurs de l’ONU) devra être examinée par le Conseil de sécurité, a encore ajouté Ban Ki-moon, avant de lancer « un appel pour que tout soit traité dans le cadre de la charte des Nations unies. »

Seulement, l’enquête menée sur place par la mission des Nations unies ne permettra pas de savoir qui a eu recours à des armes chimiques le 21 août. Tout au plus devrait-elle confirmer ou infirmer l’usage de gaz neuro-toxiques ce jour-là étant donné que leur mandat ne les autorisait pas à établir les respnonsabilités de telles attaques .

« Il ne sert à rien d’attendre des preuves irréfutables de l’implication de Damas, car elles n’arriveront jamais, à moins que l’on ait eu sur le site de l’attaque un radar de détermination de trajectoire balistique », a par ailleurs estimé Olivier Lepick, spécialiste des armes chimiques à la Fondation pour la recherche stratégique, dont les propos ont été rapportés par LePoint.fr.

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