Syrie : Les menaces de Bachar el-Assad renforcent la détermination du président Hollande

Le président Hollande n’entend pas s’en laisser compter par Bachar el-Assad, qui, dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro, a clairement menacé les intérêts français dans le cas où la France prendrait part à une intervention militaire contre son régime, accusé d’être à l’origine de l’attaque chimique du 21 août dernier.

« Dans une démocratie, un dictateur peut s’exprimer dans un journal, y compris pour insulter les dirigeants [de l’Etat] (..) pour menacer le peuple français. A cette lecture, je suis sorti encore renforcé dans ma détermination. Celles et ceux qui avaient encore des doutes quant aux intentions de Bachar el-Assad ne peuvent plus en avoir: il parle de liquider tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Liquider… Il aurait pu employer le mot gazer, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui », a ainsi affirmé le chef de l’Etat, lors d’une conférence de presse donnée ce 3 septembre, aux côtés du président allemand, Joachim Gauk.

Auparavant, François Hollande avait avancé que « le quartier frappé (ndlr, le 21 août) est un noeud de communication stratégique. (…) La certitude qui demeure est que c’est un gaz mortel qui a été utilisé (…) c’est le sarin. » Et d’expliquer : « Il y a eu « violation d’une règle internationale. (…) Gazer une population, ce crime ne peut rester impuni. Sinon, c’est le risque de la récidive. (…) c’est la sécurité qui est en cause. (…) Une large coalisation doit être menée au niveau international, avec les Etats-Unis, (…) avec l’Union européenne, (…) avec les pays arabes. Parallèlement, tout doit être fait pour trouver une solution politique. »

Aussi, pour le locataire de l’Elysée, la conclusion s’impose d’elle-même : « La menace la plus sérieuse serait de le laisser faire (…) de le laisser massacrer sa population. (…) Nous prendrons toute décision pour faire cesser cette menace. » Seulement, une éventuelle intervention militaire contre le régime de Bachar el-Assad est suspendue au vote du Congrès américain… Et la France n’a pas l’autonomie stratégique pour y aller seule. Mais, a précisé le président Hollande, dans le cas d’une décision négative aux Etats-Unis, elle « prendrait ses responsabilités en soutenant l’opposition syrienne. » En clair, elle fera comme avant… Enfin, peut être un peu plus.

Reste que les intérêts de la France seront menacés en cas d’intervention. Et ils le seront également si Paris accroît son aide à la rébellion syrienne. Les risques les plus importants sont au Liban, pays du Hezbollah, soutien actif de Bachar el-Assad, où résident 2.000 Français et 20.000 binationaux. En cas de coup dur, espérons qu’un BPC soit libre.

Bien évidemment, et cela a déjà été souligné par Zone Militaire, les casques bleus français de la Finul sont également exposés. Et cela d’autant plus qu’ils ont déjà été visés par deux attentats, en 2011.

En revanche, le ministère de l’Intérieur estime peu probable que attentats commandités par le régime syrien ou exécutés par le Hezbollah puissent se produire en France. Interrogé par l’AFP, il a répondu qu’il n’avait « pas prévu de réagir » aux menaces de Bachar el-Assad par « d’éventuelles mesures de sécurité ».

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