La participation française à une possible opération militaire en Syrie devrait être modeste

Selon les informations publiées par la presse d’outre-Atlantique, l’opération militaire contre le régime de Bachar el-Assad serait limitée et consisterait à effectuer des frappes ciblées, probablement sur des centres de commandement, des unités d’élites comme la 4e division blindée et la Garde républicaine ou encore des lieux symboliques du pouvoir syrien.

Dans le fond, il n’y a rien là de bien surprenant et les responsables syriens doivent même s’en douter. Et ils s’y attendent tellement que, d’après Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), « des dizaines de sièges de commandement militaire et de commandement de brigades sont évacués pour se replacer ailleurs. Ces changements de position ont lieu à Damas, à Homs et Hama (centre), sur la côte méditerranéenne, à Soueida et Deraa au sud. »

Autrement dit, les services de renseignement des pays appelés à prendre part à cette intervention doivent avoir du pain sur la planche pour identifier les cibles qu’il faudra, le cas échéant, viser. Il ne s’agira pas de frapper des bâtiments vides…

Quoi qu’il en soit, dans le dispositif – essentiellement américain – qui se met en place progressivement, quel rôle pourra tenir la France? Il est encore difficile de le savoir à ce stade… « Nous ne donnons pas de détail pour éviter les spéculations », a affirmé, ce 29 août, le colonel Gilles Jaron, de l’Etat-major des armées, à Paris.

« Les armées françaises se sont mises en position de répondre aux demandes du président de la République, s’il prenait la décision d’engager les forces françaises », a déclaré Pierre Bayle, le porte-parole de la Défense.

Un déploiement du porte-avions Charles de Gaulle a ainsi été évoqué. Son engagement est plausible puisqu’il est redevenu pleinement opérationnel cet été, après une interruption pour entretien intermédiaire à Toulon. Mais si l’opération envisagée est limitée dans le temps, faire appel à lui ne serait pas le plus pertinent. Aussi, son utilisation n’aurait pas été jugée « indispensable ».

Ce qui est en revanche quasiment acquis est la participation de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul. Sa mission serait, comme l’on peut s’en douter, d’offrir aux navire déjà sur place une protection contre les avions que le régime de Bachar el-Assad pourrait être tenté d’envoyer en guise de riposte.

Si le Charles de Gaulle reste à quai pour préparer son prochain déploiement, en novembre prochain, dans l’océan Indien, le rôle de la Marine nationale sera ainsi limité à l’envoi du Chevalier Paul. Pour le moment, elle n’est pas en mesure de tirer des missiles de croisières vers la terre, étant donné que le Scalp Naval n’entrera en service que l’année prochaine, à bord des frégates multimissions (FREMM) et que le Suffren, le premier SNA de la classe Barracuda capable de mettre en oeuvre ces engins, est attendu pour 2017.

En revanche, la Royale dispose de missiles Scalp EG pouvant être tirés par les Rafale de l’aéronautique navale. Et aussi par ceux, bien évidemment, de l’armée de l’Air. D’une précision métrique, cet engin a une portée d’environ 250 km, ce qui permettrait aux avions français d’opérer sans entrer dans l’espace aérien syrien.

Aussi, l’on peut envisager l’envoi d’appareils de ce type sur la base d’Akrotiri, à Chypre, qui, située à 150 km des côtes syriennes, va recevoir 6 Eurofighter Typhoon britanniques.

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