Le nouveau ministre de la Défense iranien impliqué dans l’attentat commis contre les parachutistes français en 1983?

Le 23 octobre 1983, un attentat suicide coûtait la vie à 58 militaires français alors installés dans l’immeuble Drakkar, à Beyrouth. Quelques minutes plus tôt, une attaque similaire avait fait plus de 240 victimes parmi le contingent de l’US Marine Corp, basé près de l’aéroport de la capitale libanaise.

A l’époque, Paris et Washington accusèrent Téhéran d’être derrière ces attaques. Pour le cas de la France, la motivation aurait été le prêt de 5 avions Super Etendard à l’Irak, pays alors en guerre contre l’Iran.

Cela étant, le double-attentat fut revendiqué par l’Organisation du jihad Islamique (IJO), mouvement dont le chef aurait été un certain Imad Mougniyah. Ce dernier, réfugié en Iran pendant que les services de renseignement français, américains et israéliens le recherchaient, sera tué par l’explosion d’une bombe placée dans sa voiture à Damas, en février 2008, alors qu’il était un responsable éminent du Hezbollah, la milice chiite libanaise.

Le terme « Jihad islamique » est utilisé, encore aujourd’hui, par plusieurs mouvements armés, comme dans les territoires palestiniens et en Egypte. Au Liban, il a servi de prête-nom au Hezbollah, créé en 1982, pour revendiquer certaines actions. En tout cas, l’IJO était liée aux Gardiens de la Révolution iraniens (Pasdarans) et que ces derniers étaient présents, dans les années 1980, sur le territoire Libanais.

Or, à cette période, et selon l’ex-général Shimon Shapira, du Jerusalem Center for Public Affairs, les activités de l’IJO, étaient directement coordonnées par l’Iran, via le commandant des Pasdarans installés au Liban, lequel était Hossein Dehghan, devenu depuis général et… ministre de la Défense du nouveau gouvernement iranien, lequel a été confirmé le 15 août dernier.

« Les attaques (ndlr, du 23 octobre 1983) ont été menées par l’organisation du Jihad islamique, dirigée par Imad Moughnieh, qui était en fait une unité opérationnelle spéciale qui a agi sous la direction conjointe de Téhéran et du Hezbollah jusqu’à son démantèlement en 1992 », écrit le général Shapira.

La National Security Agency (NSA) aurait intercepté, le 26 septembre 1983, l’ordre émis par Téhéran et adressé aux Pasdarans de commettre un attentat contre les militaires américains déployés à Beyrouth. C’est du moins ce qu’a affirmé le colonel Timothy Geraghty, qui commandait le contingent des Marines au moment des faits. Comme il l’a expliqué en 2008 dans un article publié par l’US Naval Institute, ce fameux message n’avait été exploité par les services de renseignement qu’après le double attentat du 23 octobre.

Aussi, pour le général Shapira, il est « inimaginable qu’une telle directive adressée au Gardiens de la révolution au Liban n’aient pas été transmise à l’insu de leur commandant, Hossein Dehghan. »

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