Armes chimiques/Syrie : M. Fabius évoque une « réaction de force »

Réuni à la suite des accusations lancées par l’opposition syrienne contre les forces du président Bachar el-Assad, lesquelles auraient utilisé des armes chimiques lors d’une attaque meurtrière dans la banlieue de Damas, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à se mettre d’accord sur une déclaration commune visant à demander à la mission d’enquête de l’ONU, actuellement présente en Syrie de se rendre sur les lieux, la Russie et la Chine s’y étant opposées.

Auparavant, les Nations unies avaient annoncé que la mission d’experts, menée par Ake Sellstroem, cherchait à négocier avec le gouvernement syrien afin d’obtenir l’autorisation d’enquêter sur cette attaque et de confirmer ou non les allégations des rebelles syriens, lesquelles ont été démenties par les autorités de Damas.

Cetta affaire a été évoquée ce 22 août par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d’un entretien accordé à RMC/BFMTV. « Si c’est avéré (ndlr, l’usage d’armes chimiques), la position de la France, c’est qu’il faut qu’il y ait une réaction, une réaction qui peut prendre la forme d’une réaction de force », a-t-il affirmé.

« Il y a des possibilités de répliquer, a-t-il poursuivi. Seulement, le patron du Quai d’Orsay s’est bien garder de dire comment, si ce n’est qu’il n’est pas question des troupes au sol. « C’est impossible », a-t-il estimé.

« Si cette attaque est avérée, je considère que ça ne peut pas rester sans réaction de ceux qui croient à la légalité internationale », a encore insisté M. Fabius. « Si le Conseil de sécurité de l’Onu ne peut pas prendre de décision, à ce moment là les décisions doivent être prises d’une autre façon. Comment ? je n’irai pas plus loin », a-t-il-ajouté, sans, là encore, donner d’explications.

Le problème est que les options sont plus que limitées et qu’il ne reste que les incantations et les déclarations de bonnes intentions. Et cela d’autant plus qu’il ne faut pas oublier que des militaires français sont présents, dans le cadre de la Finul, au Liban-Sud, le fief du Hezbollah, la milice chiite alliée de Bacher el-Assad, au point qu’elle combat aux côtés de ses troupes contre les rebelles syriens.

En juillet, le Pentagone a établi 5 scénarii d’intervention en Syrie, dont un impliquant l’engagement de forces terrestres afin de « prendre d’assaut et sécuriser les sites capitaux » où sont stockées les armes chimiques syriennes. Or, pour la France, et comme l’a indiqué M. Fabius, une telle hypothèse est « impossible. »

Il reste donc l’envoi d’armes et d’instructeurs aux rebelles ou bien encore des frappes aériennes. Seulement, pour ces dernières, il faudrait un feu vert du Conseil de sécurité. Ce qui n’est pas près d’arriver étant donné que la Russie et la Chine bloqueront toute résolution allant dans ce sens.

« Il faut que les Russes prennent leurs responsabilités », a aussi affirmé M. Fabius. « Nous sommes dans une phase où il faut estimer que les membres du Conseil de sécurité sont conséquents avec eux-mêmes. Tous ont dit qu’on ne pouvait pas utiliser les armes chimiques. Ils ont tous signé l’accord international qui interdit leur utilisation. Y compris les Russes », a-t-il expliqué.

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