US Air Force : La spécialité « opérateur de drones » ne fait pas recette

Bien que les drones sont à la mode, l’US Air Force peine à recruter et à former des opérateurs chargés de piloter ces engins à distance. C’est du moins ce que met en évidence un  rapport rédigé par le colonel Bradley Hoagland pour le compte de la Brookings Institution, un centre de réflexion établi à Washington.

En 2012, pour mettre en oeuvre ses 152 MQ-1 Predator, 96 MQ-9 Reaper et 23 Global Hawk, l’aviation américaine devait former 150 nouveaux opérateurs. Or, il apparaît que cet objectif n’a été atteint qu’à hauteur de 82%, en raison d’un « manque de volontaires ». En revanche, elle n’a eu aucun problème pour trouver 1.129 nouveaux pilotes appelés à prendre les commandes d’un avion traditionnel.

« Le rythme de croissance des patrouilles de combat est plus rapide que la capacité de l’Air Force à former les personnels », souligne le colonel Hoagland. En clair, il manque des opérateurs pour assurer la couverture 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, d’une zone donnée par un drone.

En outre, près de 33% des élèves opérateurs de drones ne terminent pas leur formation initiale, soit parce qu’ils abandonnent en cours de route, soit parce que leur niveau ne leur permet pas de continuer. Ce qui donne un taux d’échec trois fois supérieur à celui constaté pour les pilotes dit traditionnels.

Plusieurs raisons sont avancées par le colonel Hoagland pour expliquer cette tendance. Ainsi, la spécialité d’opérateur de drones est vue comme étant une voie de garage étant donné que les perspectives de carrières sont, du moins pour le moment, limitée.

Cela est notamment dû au rythme opérationnel élevé, lequel ne laisse par le temps aux opérateurs de drones de passer des examens afin de monter en grade, le taux de promotion au rang de commandant étant 13% inférieur par rapport à celui d’autres spécialités.

A cela s’ajoute le « manque de reconnaissance », dans la mesure où, d’après le colonel Hoagland, ils « sont perçus comme ne risquant pas leur vie en pilotant leur appareil depuis le Nevada à 11.000 km du théâtre des opérations. » Ce qu’a illustré le récent débat, outre-Atlantique, sur l’opportunité de créer une médaille spécifique d’un rang égal, voire même supérieur, à d’autres décorations destinés aux soldats ayant été au combat.

Par ailleurs, l’entraînement des futurs opérateurs de drones de l’US Air Force a été confiée à la filiale américaine du groupe canadien CAE. Ce dernier a en effet remporté un contrat d’environ 20 millions de dollars, début août, portant sur « la fourniture de services complets de formation (théorie et pratique) aux équipages des avions télépilotés. »

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