Les Mirage 2000 brésiliens seront retirés du service en décembre prochain

Les Forces aériennes brésiliennes (Força Aérea Brasileira, FAB) ont annoncé, le 6 août dernier, le retrait du service actif des 12 Mirage 2000 qu’elles avaient acquis d’occasion auprès de la France en 2005, pour 80 millions de dollars l’unité, logistique et munitions comprises.

A leur achat, le potentiel restant à ces avions de combat était de 5 ans. Mais « grâce à  à un effort logistique, nous avons pu prolonger leur durée de vie de deux ans. Ils auraient dû normalement cesser de voler en 2011 », a expliqué un porte-parole de la FAB.

Normalement, ce temps aurait dû être mis à profit par Brasilia pour prendre une décision au sujet du renouvellement de la flotte d’avions de combat de ses forces aériennes. C’est à cette fin, l’appel d’offres FX-2 a été lancé.

L’annonce de l’appareil vainqueur – cela se joue entre le Rafale de Dassault Aviation, le Gripen NG de Saab et le F-18 Super Hornet de Boeing – a sans cesse été reportée. Ce projet d’acquérir 36 nouveaux avions de combat est politiquement sensible à Brasilia, d’où la prudence affichée sur ce dossier. Et cela d’autant plus que le contexte économique et social ne s’y prête actuellement pas.

La seule décision prise aura été de confier, en avril 2011, la modernisation de 11 F-5 Tiger au tandem Elbit System et Embraer en les équipant de nouveaux radars et d’ordinateurs de bord améliorés pour une facture de 88 millions de dollars. Et, a priori, ce sont ces appareils qui remplaceront les Mirage 2000 à partir de décembre prochain.

Pour autant, ces avions ne suffiront pas et le chef d’état-major de la FAB, général Juniti Saito, a défendu, le 13 août, devant une commission du Sénat brésilien, la nécessité d’aller jusqu’au bout de l’appel d’offres FX-2, afin de disposer de capacités aériennes adéquates et aussi pour doper le secteur aéronautique du pays, étant donné que le contrat d’achat devrait prévoir des transferts de technologies.

Pour tenter d’infléchir une décision en sa faveur, Boeing a conclu un partenariat, en juin dernier, avec Embraer selon lequel le constructeur américain prendra à sa charge les ventes, le marketing et l’entretien de l’avion de transport brésilien KC-390. Seulement, les révélations au sujet de l’espionnage de la NSA consituent désormais un handicap pour la candidature du F-18 Super Hornet.

La question de l’appel d’offre FX-2 n’aurait ainsi même été évoqué lors de la visite à Brasilia de John Kerry, le patron du Département d’Etat. « Nous ne pouvons pas parler de cette question maintenant. Vous ne pouvez pas donner un tel contrat à un pays auquel vous ne faites pas confiance », a indiqué un haut responsable brésilien à l’agence Reuters.

Aussi, le Rafale, un temps donné vainqueur – c’était le choix de l’ancien président Lula, qui s’est gardé de le confirmer par la suite – fait figure de favori. Et cela d’autant plus que c’est un avion multi-rôles et que Dassault Aviation a consenti d’importants transferts de technologie. Mais la question est de savoir quand Brasilia va enfin se décider à choisir.

Pour le constructeur français, décrocher un contrat à l’exportation pour le Rafale est la priorité étant donné que le projet de Loi de programmation militaire (LPM) prévoit de commander moins d’appareils que prévus pour les forces aériennes françaises. Or, pour Dassault, il lui faut impérativement produire 11 avions par an afin de maintenir ses lignes d’assemblage. Ce devrait être le cas jusqu’en 2016, avec les seules commandes du ministère de la Défense… Après, c’est le flou.

Reste toutefois le contrat indien, qui porte sur l’achat de 126 Rafale. Seulement, sa conclusion se fait attendre, ce qui est normal pour une vente d’une telle ampleur. Mais il faudrait qu’il soit signé avant la fin de cette année afin de pouvoir commencer les livraisons des appareils assemblés en France au plus tôt. Passé ce délai, ce sera plus compliqué car l’Inde entrera en campagne électorale. Mais pour compliquer le tout, le pays connaît actuellement de grosses difficultés économiques, au point que le spectre de la crise de la balance des paiements de 1991 est évoqué par les analystes.

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