L’Eurofighter éliminé de l’appel d’offres sud-coréen?

En 2012, Séoul a lancé une procédure visant à acquérir 60 nouveaux avions de combat afin de remplacer ses appareils F-5 Tiger. L’Administration du programme d’acquisition de défense sud-coréenne (DAPA) a alors retenu trois constructeurs : Boeing avec son F-15 Silent Eagle, le consortium Eurofighter réunissant EADS, BAE Systems et Finmeccanica, et Lockheed-Martin pour le F-35 Lightning II.

Ce processus d’acquisition aurait dû être terminé en juin dernier. Seulement, aucun des trois concurrents en lice n’ont remis des offres conformes à l’enveloppe de près de 7,4 milliards de dollars prévue par le Parlement sud-coréen pour cette opération. D’où la décision de Séoul de relancer son appel d’offres le 12 août, en comptant sur une baisse des tarifs proposés par les constructeurs concernés, et cela même si ces derniers ont offerts des compensations.

En effet, EADS a proposé des transferts de technologie, d’investir dans l’industrie aéronautique sud-coréenne et d’assembler 48 Typhoon localement. L’offre de Boeing serait de même nature mais l’avionneur américain s’est gardé de donner des précisions à son sujet. Et, de son côté, Lockheed-Martin a offert de soutenir Séoul dans ses efforts visant à développer un satellite de communications militaires.

Quoi qu’il en soit, et alors que les nouvelles offres faites par les constructeurs sont en cours d’examen, des rumeurs diffusées par la presse sud-coréenne circulent. Ainsi, il a été dit que Lockheed-Martin se serait retiré de la compétition. Or, il n’en est rien. Le groupe a fait savoir, par voie de communiqué, le 18 août, qu’il « n’a pas reçu de notification officielle de la République de Corée concernant le résultat de l’appel d’offres du programme F-X ». Ce qui veut dire qu’il n’a pas renoncé à remporter le contrat sud-coréen.

Idem pour le consortium Eurofighter. D’après l’agence sud-coréenne Yohnap, l’appareil européen serait hors course. Et d’en avancer la raison : le prix des avions aurait été établi en livres sterling et non en dollars, ce qui serait quand même une erreur un peu trop grosse pour être vraie. D’ailleurs, un porte-parole d’EADS, interrogé le 18 août par l’AFP, a affirmé qu’il s’agissait d’une « rumeur médiatique que nous ne pouvons pas confirmer. » Et d’insister : « EADS n’est pas exclu du processus. »

Cela étant, le F-15 Silent Eagle, doté de capacités furtives et d’un radar amélioré, reste le favori de cet appel d’offres étant donné qu’il appartient à la même gamme d’appareils déjà en service au sein des forces aériennes sud-coréennes, lesquelles disposent en effet d’une version ancienne de l’appareil de Boeing, choisie en 2002 aux dépens du Rafale dans le cadre de l’appel d’offre KF-X.

En attendant, la seule information officielle vient de Baek Youn-hyeong, le porte-parole de la DAPA. « Une entreprise qualifiée qui se situe dans le budget total prévu sera choisie au final », a affirmé ce dernier, le 16 août. L’annonce du vainqueur de cet appel d’offres devrait être faite d’ici la mi-septembre.

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