Le Hezbollah est prêt à s’engager davantage en Syrie
Si des responsables politiques libanais ont accusé Israël d’être à l’origine de l’attentat qui a tué une vingtaine de personnes, le 15 août, au sud du Beyrouth, dans un fief du Hezbollah, ce n’est pas le cas d’Hassan Nasrallah, le chef de cette milice chiite que l’on ne peut pas suspecter de sympathie à l’égard de l’Etat hébreu. Pour lui, les responsables sont à chercher du côté des « takfiri », c’est à dire les extrémistes sunnites qui combattent le régime de Bachar el-Assad en Syrie.
« Il est très probable que tous les indices mènent à ces groupes takfiri (…) ce ne sont pas des sunnites, ce sont des assassins », a-t-il ainsi affirmé, lors d’un discours prononcé le 16 août et diffusé sur un écran géant devant des milliers de partisans rassemblés pour commémorer la fin des combats de l’été 2006 contre l’armée israélienne, vu du côté de la milice libanaise comme étant une victoire.
« Si dans la bataille contre ces terroristes takfiri il le faut (…) le Hezbollah et moi-même nous irons en Syrie », a encore poursuivi Hassan Nasrallah. Et d’ajouter : Si, en tuant nos enfants, nos femmes et des innocents, en détruisant nos quartiers, vous pensez que nous allons faire marche arrière (concernant le soutien au régime syrien), vous vous trompez. (…) Notre réponse à tout attentat de ce genre, c’est que si nous avons 100 combattants en Syrie, nous en enverrons 200, et si nous en avons 5.000 nous en enverrons 10.000. »
Jusqu’à présent, des centaines de combattants du Hezbollah, prennent part au conflit qui oppose les forces loyales à Bachar el-Assad aux groupes rebelles armés. Les miliciens du « Parti de Dieu » ont d’ailleurs joué, semble-t-il, un rôle prépondérant lors des batailles de Qousseir et de Khaldiyé, dans le centre de la Syrie.
Aussi, il est fort probable que les deux attentats commis en l’espace de 6 semaines dans le fief du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth, aient un rapport avec l’engagement de la milice en Syrie. L’attaque du 16 août a d’ailleurs été revendiquée par un groupe inconnu, Les compagnies d’Aïcha Oum al Mouminine, se réclamant de a rébellion syrienne. Comme celle du 9 juillet, à la différence qu’une autre organisation – la Brigade 313 – avait indiqué en être responsable.
