Bahreïn s’intéresse de près à l’avion Eurofighter Typhoon

Si Dassault Aviation peut nourrir quelques espoirs de vendre le Rafale au Qatar, au Koweït ou encore aux Emirats arabes unies, il n’avait aucune chance de s’imposer à Bahreïn, et cela même si les relations entre la France et ce royaume aux prises avec une contestation chiite depuis 2011 sont plutôt bonnes, le président Hollande ayant reçu en toute discrétion, le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, en juillet de l’année dernière, afin de parler de coopération en matière de politique, d’éducation, de technologie et… de défense.

Si le constructeur français n’a aucune chance de vendre ses Rafale à Manama, c’est parce que le Typhoon, développé par le consortium Eurofighter qui réunit EADS (futur Airbus), Finmeccanica et le britannique BAE Systems, semble avoir la préférence des autorités bahreïnies.

Qui plus est, en novembre 2009, le roi Al-Kahlifa avait critiqué le Rafale lors d’un entretien avec le général américain David Petraeus, alors commandant de l’US Centcom, au cours d’un entretien dont la teneur avait été rapportée dans un télégramme diplomatique diffusée par WikiLeaks.

« Il (ndlr, le roi) a dit que la France essayait de pousser le Rafale et serait présente en force (ndlr, au salon aéronautique de Bahreïn de janvier 2010), bien qu’il partage l’avis de Petraeus selon lequel l’avion de combat français est doté d’une technologie d’hier », pouvait-on lire dans ce compte-rendu.

Quoi qu’il en soit, selon un porte-parole de BAE Systems, « Bahreïn a exprimé un intérêt pour le Typhoon et le gouvernement britannique mène des discussions très préliminaires. » Cette confidence a été faite le 7 août, au lendemain d’une rencontre entre le Premier ministre britannique, David Cameron, et le roi Al-Khalifa.

Selon l’agence de presse nationale de Bahreïn, ce dernier aurait affirmé au cours de la discussion que son royaume était intéressé par l’avion européen afin de « créer un système de défense cohérent entre les nations du Conseil de coopération du Golfe (GCC) », lequel compte 5 autres membres, dont l’Arabie Saoudite, le sultanat d’Oman, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar.

Or, Riyad a déjà commandé 72 Typhoon en 2007 pour 5,2 milliards d’euros et Mascate en a fait de même, avec seulement 12 exemplaires. Si les trois autres suivent la même démarche, autant dire qu’il faut s’attendre à des lendemains difficiles pour le programme Rafale, qui a absolument besoin de décrocher un marché à l’exportation pour que Dassault puisse maintenir ses lignes d’assemblage. Et cela d’autant plus que  la dernière Loi de programmation militaire prévoit une baisse des commandes pour les besoins des forces aériennes françaises lors des 5 prochaines années.

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