Le Yémen affirme avoir déjoué un important complot terroriste

La semaine passée, les Etats-Unis ont pris la décision de fermer une vingtaine de leurs représentations diplomatiques implantées en Afrique et au Moyen Orient en raison d’une menace terroriste imminente.

A priori, plusieurs éléments ont justifié ces mesures exceptionnelles, dont un échange de messages entre Ayman al-Zawahiri, le successeur de Ben Laden à la tête d’al-Qaïda « canal historique », et de Nasser al-Whachichi, le numéro un d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), une organisation notamment active au Yémen.

Est-ce pour redorer le blason terni de la National Security Agency, l’agence spécialisée dans les écoutes embarrassée par les révélations d’un de ses anciens analystes, Edward Snowden, au sujet de son programme de surveillance Prism? Certains le prétendent en tout cas….

Toujours est-il que les informations communiquées par les services américains ont été jugées assez crédibles par d’autres pays occidentaux, dont la France, au point qu’ils ont également pris des mesures de précaution pour leurs ressortissants au Yémen. Car c’est bel et bien dans ce pays, où a eu lieu l’attentat contre l’USS Cole en octobre 2000, que le menace semble être la plus précise.

Seulement, AQPA y a subi plusieurs revers au cours de ces derniers mois, après avoir tenté de profiter de l’affaiblissement du régime de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. L’organisation a en effet enregistré plusieurs succès avant d’être mis sur la défensive grâce notamment au soutien militaire discret apporté par Washington à Sanaa.

Depuis 2011, les frappes réalisées par les drones ont ainsi été multipliées. L’une d’elles a d’ailleurs permis de neutraliser cheikh Saïd Al-Chehri, alias Sofiane Al-Azdi, le chef de la branche militaire d’AQPA. L’annonce de sa mort, qui aurait eu lieu en octobre dernier, n’a été faite qu’en janvier par les autorités yéménites. Et elle a été confirmé par la mouvance jihadiste il y a seulement quelques semaines. D’où une certaine surprise de voir cette alerte lancée au Yémen au moment où la branche locale d’al-Qaïda est affaiblie.

Pourtant, si l’on en croit les autorités yéménites, AQPA aurait bel et bien eu l’intention de commettre une action de grande envergure. Selon Sanaa, l’organisation aurait prévu de s’emparer des villes de Moukalla et Bawazir, situées dans le sud et le sud-est du pays ainsi que des installations pétrolières toutes proches, de prendre des ressortissants étrangers et de saboter le gazoduc traversant la province de Chabwa (sud) et débouchant sur le terminal de Balhaf. Des attaques de banques auraient également été prévues.

D’après des responsables yéménites, cités par l’agence AP, ces attaques auraient été planifiées par AQPA en représailles de la mort de cheikh Saïd Al-Chehri. Cela étant, si Sanaa a affirmé avoir déjoué ce complot terroriste, il n’a pas été fait état, du moins pour le moment, d’arrestations de jihadistes.

Pourtant, selon Rajeh Badi, le porte-parole du gouvernement interrogé par l’AFP, ces attaques ont été déjouées le 3 août, soit deux jours avant le passage à l’action prévu par AQPA.

En attendant, une frappe aérienne effectuée par un drone américain (les Etats-Unis sont les seuls à disposer de ce type d’appareil dans la région) a tué 5 activistes, ce 7 août, à l’aube. Il s’agit là du 5e raid de ce type réalisé au Yémen depuis le 28 juillet. Sans doute faut-il y voir la confirmation qu’une attaque de grande ampleur était en préparation.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]