Sur fond de crise politique, l’armée tunisienne a lancé une importante opération contre un groupes jihadiste

Cela fait maintenant plusieurs mois que l’armée tunisienne traque, sans succès pour le moment, des éléments jihadistes retranchés dans le massif de Chaambi, à quelques kilomètres de la frontière algérienne. Plusieurs soldats et gendarmes y ont perdu la vie, notamment à cause d’engins explosifs improvisés.

Mais les forces tunisiennes ont connu leurs plus lourdes pertes le 29 juillet dernier. Ce jour-là, 8 de ses soldats, présentés comme appartenant à une unité d’élite, ont été mutilés et tués lors d’une embuscade.

Le président tunisien, Moncef Marzouki, a alors décrété trois jours de deuil et appelé à l’union nationale, alors que le pays est plongé dans une nouvelle crise politique, avec l’assassinat, la semaine passée, de Mohamed Brami, un député de l’opposition, par un salafiste de nationalité française. Depuis ce meurtre, les opposants organisent chaque soir des manifestations, notamment à Tunis, pour réclamer le départ du gouvernement et de son chef, Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda.

Quoi qu’il en soit, et quelques jours après la mort de ses 8 soldats, l’armée tunisienne a lancé une offensive dans le djebel Chaambi. « Hier (1er aout, ndlr) vers 22 heures, des accrochages entre les militaires et un groupe terroriste ont commencé. À l’aube (2 août, ndlr), une opération de grande ampleur avec usage d’unités aériennes et terrestres a débuté », a expliqué Taoufik Rahmouni, le porte-parole des forces armées, à la radio Mosaïque FM.

Mais depuis, les informations sur les combats se font rares. L’on sait seulement que l’Algérie a renforcé sa présence militaire à la frontière et les deux pays partagent des informations concernant les jihadistes retranchés dans cette région. En outre, Alger a annoncé, il y a quelques jours, l’arrestation d’un certain Kamel Ben Arbia, alias Abou Fida, lequel serait à la tête d’un groupe en lien avec les terroristes du djebel Chaami.

Quant à savoir qui sont réellement les jihadistes qui affrontent les forces tunisiennes, il est compliqué de le savoir… Officiellement, ils appartiendraient à la « Phalange Okba Ibn Nafaâ », un groupe lié à al-Qaïda et composé, pour une bonne partie, de vétérans algériens et tunisiens ayant déjà combattu au Nord-Mali.

Selon Tunis, ils dépendraient de l’état-major d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), toujours implanté en Algérie. Il a été aussi dit que cette formation avait reçu le renfort d’anciens membres de la katiba d’Abou Zeid, le chef terroriste tué par une frappe française lors des combats menés dans l’Adrar des Ifoghas.

Mais, d’après des sources sécuritaires algériennes interrogées par Mosaïque FM, qu’il y aurait également dans la région des combattants des groupes « Les enfants du grand Sahara pour la justice », dirigé par Abdessalem Tarmoun et « Les Signataires par le sang », fondé par Mokhtar Belmokhtar.

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