Trou d’air budgétaire pour les forces armées polonaises

Au début du mois de juin, Varsovie, par la voix du Premier ministre Donald Tusk, avait confirmé l’effort d’investissement significatif (43 milliards d’euros sur 10 ans) pour moderniser ses forces armées. Une exception au sein de l’Union européenne où les Etats-membres taillent dans leurs dépenses militaires, austérité oblige.

Il faut dire que la Pologne, qui ne fait pas partie de l’Eurozone,  a su traverser les turbulences des différentes crises qui se sont succédées depuis 2008. Mieux même, le pays a affiché un taux de croissance relativement élevé au cours de ces dernières années.

En outre, pour le gouvernement polonais, investir dans la défense est un moyen de « moyen de stimuler la croissance économique et l’emploi », et cela d’autant plus que le pays peut d’appuyer sur une industrie nationale de l’armement importante.

Seulement, tout était trop beau. Car la crise a fini par rattraper la Pologne, qui connait actulellement un ralentissement de son activité économique et une baisse de ses recettes fiscales. Conséquence  : Varsovie va couper dans ses dépenses, à hauteur de 8 milliards de zlotys (environ 1,9 milliard d’euros), dont 3,3 milliards sur les 31,45 milliards du budget de la Défense pour l’année 2013.

Reste donc à voir quels seront les secteurs qui seront touchés par ces restrictions budgétaires, lesquelles seront sans doute temporaires étant donné que le Fonds Monétaire International (FMI) se veut optimiste pour les économies des pays de l’Europe centrale et de l’est.

« Le processus de modernisation sera poursuivi en mettant l’accent sur les solutions les plus efficaces », a simplement indiqué le ministère polonais de la Défense, en ajoutant qu’il s’agira d’y impliquer l’industrie locale de l’armement afin de « réduire les coûts tout en contribuant à renforcer l’économie polonaise. » En outre, plusieurs procédures visant à acquérir de nouveaux équipement ont d’ores et déjà été lancées, ce qui va limiter les marges de manoeuvre si jamais le retournement de conjoncture espéré ne vient pas.

Il était à craindre que la marine polonaise fasse les frais de ce trou d’air budgétaire. Si, effectivement, les investissements visant à remplacer son sous-marin d’origine soviétique de classe Kilo et ses 4 autres submersibles de poche U2047 cédés par la Norvège risquent d’être remis en cause dans l’immédiat – a priori, une recherche de solution est en cours avec l’Allemagne – le général Waldemar Skrzypczak, le ministre de la Défense adjoint chargé du programme de modernisation s’est voulu rassurant auprès des média locaux.

En effet, ce dernier a assuré que le développement des forces navales reste prioritaire et qu’il serait épargné par les coupes budgétaires. De toute façon, la situation de la marine polonaise l’impose, étant donné qu’elle devra remplacer 17 de ses 41 navires d’ici 2022. Les besoins portent notamment sur les bâtiments de défense côtière et des patrouilleurs. Même chose pour les avions de surveillance maritime mais là, il est question d’en acquérir 3 exemplaires dotés de capacités de lutte anti-sous-marine pour 2030.

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