Un monument à la mémoire du Bataillon de Corée a été inauguré à Suwon

Lors de la conférence de Yalta, il fut décidé que les Soviétiques attaqueraient les forces japonaises stationnées au-dessus du 38e parallèle, lequel coupe la péninsule coréenne en deux et que les Etats-Unis s’occuperaient de celles déployés au sud. Cela donna lieu à la création de deux Etats : l’un d’inspiration communiste avec Kim Il-Sung à sa tête, l’autre, dirigé par Syngman Rhee, un nationaliste soutenu par Washington.

Mais, le 25 juin 1950, l’Armée populaire de Corée, c’est à dire les forces nord-coréennes, dotées de matériels soviétiques, lancèrent une offensive vers le sud et mirent en déroute les troupes sudistes sans pour autant réussir à atteindre leur objectif principal, à savoir la reddition du gouvernement sud-coréen.

Très vite, et profitant de la politique de la chaise vide menée par l’URSS, les Etats-Unis firent adopter les résolution 83 et 84 par le Conseil de sécurité des Nations unies afin de condamner et de répondre à l’agression nord-coréenne.

Une force de l’ONU, sous commandement des Etats-Unis, fut donc mis en place. Pas moins de 16 pays y participèrent, dont la France, qui envoya en Corée un bataillon de volontaires emmené par le général Raoul Charles Magrin-Vernerey, alias Monclar, et intégré au 23rd Infantry Regiment de la Second Infantry Division américaine.

Après 3 ans de durs combats, un armistice maintenant le statu quo au 38e parallèle fut signé le 27 juillet 1953. Il y a donc tout juste 60 ans. Pour autant, les deux Corées sont toujours techniquement en état de guerre étant donné qu’aucun traité de paix n’a été conclu depuis.

Cela étant, à Pyongyang, où cet évènement est considéré comme une victoire sur « l’impérialisme américain », une gigantesque parade militaire – la plus importante jamais organisée d’après les dires des responsables nord-coréens – a été organisée pour commémorer cet anniversaire.

En revanche, en Corée du Sud, les commémorations se feront plus discrètes. C’est dans ce contexte que le ministre délégué aux Anciens combattants, Kader Arif et des vétérans du Bataillon de Corée, ont assisté, au parc Hyohaeng à Suwon, à l’inauguration de statues érigées à la mémoire du contingent français, qui a perdu 287 hommes et compté 1.350 blessés, 12 prisonniers et 7 disparus.

« L’amitié franco-coréenne s’est construite sur un sens : la liberté. Sur une valeur : le courage. Sur un prix : le sang », a souligné Kader Arif lors de son allocution prononcée à cette occasion.

L’agence sud-coréenne Yonhap rappelle par ailleurs que le parc Hyohaeng avait été créé en 1974 « l’honneur des soldats français qui ont sacrifié leur vie ».

En outre, et afin de mieux faire connaître cette participation française à la guerre de Corée, le ministère de la Défense a enrichi son site « Mémoire des Hommes » avec une nouvelle rubrique qui lui est entièrement dédiée. L’on peut désormais consulter les fiches individuelles des 270 militaires français tués lors de ce conflit ainsi que les journaux de marche et d’opérations, qui sont toujours sources de renseignements précieux.

Enfin, l’ECPAD a mis en ligne une galerie de photographies ainsi qu’un montage vidéo et un dossier documentaire [.pdf]

Photo : Un canon de 57 sans recul en surveillance dans le secteur de Kumhwa. (c) ECPAD

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