La CIA réduit sa présence en Afghanistan

Les attentats du 11 septembre 2001 ont conduit la CIA à mener des opérations de contre-terrorisme alors que, jusqu’alors, la centrale de Langley se concentrait essentiellement sur le renseignement. Et c’est là l’une des évolutions majeures pour cette dernière.

Ainsi, avec ses drones, la CIA a joué – et joue toujours – un rôle prépondérant dans le programme d’élimination ciblée des responsables terroristes, en particulier dans les régions tribales pakistanaises. Cela étant, le Pentagone devrait reprendre une partie de ce type de missions prochainement tandis que le nouveau directeur de l’agence, John Brennan, a fait part de son intention de réorienter ses activités vers le renseignement plus traditionnel

Quoi qu’il en soit, la CIA dispose de 12 bases clandestines en Afghanistan, dont une à Jalalabad, où ses drones ont été redéployés quand elle ne pouvait plus utiliser la base de Shamsi, au Pakistan. Mais, avec le retrait des troupes américaines (leurs effectifs passeront de 66.000 à 32.000 hommes d’ici février prochain), l’agence sera aussi contrainte de réduire sa présence étant donné que ses agents ne pourront plus compter sur le soutien apportés par bases de la coalition dans leurs opérations le long de la frontière avec le Pakistan

Aussi, selon le Washington Post, la CIA envisage de ne conserver pour le moment que 6 bases (Kaboul, Bagram, Kandahar, Mazar- e Sharif, Jalalabad et Hérat) ainsi que « quelques implantations satellites ». D’après des responsables de l’administration Obama cités par le quotidien, l’une des raisons avancées est que les efforts en matière de renseignement dans la région Af/Pak sont « désormais considérés comme hors de proportion avec la menace posée par ce qu’il reste de dirigeants d’al-Qaïda au Pakistan. » Et l’attention se porte maintenant davantage sur l’Afrique, le Moyen Orient ou encore le Yémen.

Qui plus est, et c’est sans doute un autre signe marquant le désintérêt croissant de Washington pour la région, le nouveau chef de station récemment nommé à Kaboul est un spécialiste de l’Amérique latine qui n’avait jamais mis les pieds en Afghanistan auparavant.

Pour autant, le rôle de la CIA en Afghanistan fait débat, certains responsables estimant qu’elle devait y maintenir une présence « significative », même après le retrait de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), qui sera effectif à la fin de l’année 2014.

Seulement, comme l’accord stratégique entre Washington et Kaboul n’a pas encore été signé et que les négociations sont au point mort, l’éventualité qu’il n’y ait plus de militaires américains dans le pays (10.000 selon les plans) après la fin de mission de l’ISAF est plus que probable. Et cela obligera la CIA à revoir ses options en Afghanistan.

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