Mali : Le chef de Serval ne parle pas de victoire mais d’une « dynamique de succès militaires répétés »

Le général Grégoire de Saint-Quentin va bientôt prendre les rênes du Commmandement des opérations spéciales (COS), après avoir dirigé l’opération Serval. Mais avant de rejoindre sa nouvelle affectation, l’officier a donné des précisions concernant la situation au Mali lors d’un entretien accordé au Journal du Dimanche, alors que des tensions persistent à Kidal, bastion de la rébellion touareg, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle malienne.

Ainsi, 4 agents électoraux et un élu ont été enlevés, le 20 juillet, par des hommes armés à Tessalit, dans la région de Kidal, ville où la veille, des violences entre Touareg et des jeunes de la communauté Songhaï ont fait 4 tués et plusieurs blessés.

Aussi, et même si les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord-Mali en 2012 en ont été chassés par les forces françaises engagées dans l’opération Serval et les troupes tchadiennes, le général de Saint-Quentin refuse de crier victoire.

« Nous visons un objectif ultime, qui est la stabilisation du pays. Le Mali est-il aujourd’hui complètement stabilisé? La réponse est non. Nous ne pouvons pas parler de victoire militaire au sens où vous évoqueriez celle de 1945 sur l’Allemagne », a-t-il affirmé. Cependant, il conviendrait plutôt de parler, pour le futur patron des forces spéciales, de « dynamique de succès militaires répétés » que « beaucoup, a-t-il ajouté, auraient estimés inespérés il y a six mois. »

Et cette « dynamique de succès » contre un ennemi ayant une « extrême faculté à se fondre » dans le désert ainsi qu’une facilité à « y vivre et s’y déplacer » a permis de démanteler ce que le général de Saint-Quentin appelle une « industrie du terrorisme ».

« Nous avons avons ciblé en priorité les sanctuaires des terroristes » et « nous  y avons trouvé toute une organisation, avec des stocks de carburant et de munitions considérables, des ateliers de réparation automobile, de fabrication d’engins explosifs, de vestes pour kamikazes et une grande quantité d’information sur leurs activités et leurs projets », a-t-il expliqué.

« La mission de Serval, de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali, ndlr) et des forces de défense et de sécurité maliennes consiste à empêcher la renaissance de cette industrie du terrorisme. S’ils veulent se reconstituer un sanctuaire, nos adversaires devront faire plus qu’errer dans le désert », a-t-il estimé.

Quant à savoir si le calendrier de retrait des forces françaises sera respecté, le général de Saint-Quentin a rappelé qu’il avait « été fixé par le président de la République », soit  3.200 hommes durant la période électorale, puis une réduction progressive et coordonnée à partir de la rentrée pour finalement atteindre environ 1.000 hommes en fin d’année » qui appuieront la MINUSMA. « Un arrangement technique vient d’être signé avec l’ONU. Notre liberté d’action reste entière puisque nos troupes resteront sous mandat français », a-t-il indiqué.

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