Une association de riverains demande la fermeture du camp d’entraînement de Caylus

Créé au début des années 1900, le camp de Caylus s’étend actuellement sur 5.500 hectares. Sa vocation est d’accueillir les unités de l’armée de Terre à des fins d’entraînement. Il abrite en outre le Centre de Formation Initiale des Militaires du rang (CFIM) de la 11ème Brigade Parachutiste (BP).

Seulement, depuis maintenant une quinzaine d’années, l’association de défense des riverains du camp de Caylus (Adricc), milite pour que l’activité de ce camp soit réduite, ou du moins qu’une solution soit trouvée pour réduire ses nuisances sonores. Dans un courrier adressé en juillet 2012 au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, elle avait dénoncé « les tirs d’armes lourdes, les très fortes charges explosives, les tirs de missiles Milan et autres ERYX, le survol des hameaux et habitations à très basse altitude par les avions de largage et autres hélicoptères. »

« Terrorisme, cyber-attaques, piraterie, vulnérabilité énergétique… il n’est pas besoin d’être militaire pour comprendre que les tirs d’armes lourdes ne sont d’aucune utilité contre ces menaces » avait encore avancé cette association, qui, pour le coup, n’a pas visé juste étant donné que l’opération Serval au Mali a exactement démontré le contraire. Mais elle aurait pu s’en douter : déjà en Afghanistan, les soldats français ne se sont pas battus avec des arcs et des flèches contre les insurgés.

Quoi qu’il en soit, et faute d’avoir été entendue, l’Adricc a décidé de hausser la mire en demandant non plus seulement une restriction des activités au camp de Caylus mais la fermeture pure et simple de ce dernier.

« Nous avons décidé en assemblée générale de demander l’application de la décision prise en 2008 par le ministère de la Défense de transformer Caylus en camp régional (ndlr, ce qui avait été envisagé à l’époque) avec l’abandon des activités les plus bruyantes… soit la fermeture définitive du camp », a fait savoir l’Adricc, qui revendique 600 adhérents.

« Cela fait 14 ans déjà que notre association tente d’améliorer le cadre de vie des riverains du camp de Caylus. Pendant cette longue période, nous avons tout essayé, tout espéré, notre seule revendication étant la réduction des nuisances et l’aménagement des infrastructures afin d’arriver à un niveau de nuisances tolérable », a-t-elle encore ajouté.

Cependant, il y a peu de chance que l’Adricc soit entendue. Déjà, sauf à trouver une  compensation avec d’éventuelles retombées touristiques – c’est un argument de l’association de riverains – la municipalité de Caylus aurait plus à perdre avec la fermeture du camp, qui entraînerait le départ de familles et donc un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers d’euros. D’où, d’ailleurs, sa vive inquiétude, en 2008, quand il était question de faire changer le statut de ce site.

Quant aux militaires, il n’est pas question de se séparer d’un camp d’entraînement qui est en quelque sorte le point de gravité de la 11e BP mais aussi de la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST).

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