Le FELIN pèse lourd pour les parachutistes

« Souple, félin, manoeuvrier ». Telles sont les caractéristiques que l’on prête aux parachutistes français. En est-il de même quand ils sont dotés du système FELIN (Fantassin à équipements et liaisons intégrés)? Le député (UMP) François Cornut-Gentille, passé de la commission de la Défense à celle des Finances, a posé cette question par écrit au ministre de la Défense.

Développé par Sagem DS, le FELIN permet aux combattants d’interagir avec la chaîne de commandement lors d’une opération, grâce à différents équipements informatiques, électroniques et optroniques, le tout en leur offrant une protection balistique accrue.

« Cet équipement technologique (ndlr, le Felin) équipe progressivement l’ensemble des régiments d’infanterie de l’armée de Terre. Son poids et son encombrement constituent un sujet permanent de préoccupation. Ils peuvent être un obstacle à son emploi par des troupes aéroportées », a avancé le parlementaire, avant de demander au ministre de lui donner des éléments concernant les premiers retours d’expérience (RETEX) de l’emploi de ce système et l’EPC (Ensemble de parachutage du combattant, pour faire simple, le nouveau parachute) par les unités parachutistes.

La question du député Cornut-Gentille est pertinente : en juillet 2012, le général Ract-Madoux, le chef d’état-major de l’armée de Terre, avait pointé la masse trop importantes des équipements du FELIN. « Il pèse lourd, quel que soit le matériau utilisé », avait-il expliqué devant la commission Défense de l’Assemblée nationale. « En Afghanistan, on a atteint certaines limites puisque des soldats portaient jusqu’à 50 kilos sur le dos, par 40 degrés à l’ombre. La préparation sportive et musculaire a d’ailleurs été adaptée en conséquence », avait-il précisé.

Jusqu’à présent, le couple FELIN/EPC n’a jamais été utilisé dans un contexte opérationnel et c’est avec du matériel d’ancienne génération, explique le ministère de la Défense dans sa réponse, que les légionnaires du 2e Régiment Etranger de Parachutistes (REP) ont sauté sur Tombouctou, en janvier dernier, dans le cadre de l’opération Serval, au Mali.

Cependant, des essais ont pu être effectués par le 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) à l’occasion de l’exercice Colibri, en septembre 2012. Et cela dans des « conditions d’emploi réelles ».

Il en ressort que « la charge et l’encombrement des parachutistes ralentissent les phases d’équipement et de vérification dans l’avion et au sol », rendent « indispensable une préparation physique spécifique » et que le « fret d’une compagnie de parachutistes équipée du FELIN est supérieur à celui d’une compagnie non équipée de ce système. »

Et la différence est loin d’être négligeable puisqu’une compagnie doté du FELIN pèse 8,4 tonnes, contre 5,4 tonnes pour une compagnie qui n’en est pas équipée. Et cela peut « conduire à limiter à 40 le nombre de parachutistes prenant place à bord d’un aéronef de type Transall C160. »

Ce qui veut dire que pour projeter 120 parachutistes avec leur système FELIN, il faut non plus 2 mais 3 avions Transall ou C-130 Hercules.

En outre, le ministère indique que « quelques éléments restent néanmoins perfectibles », comme « l’attache arrière de la coiffe du casque FELIN, identifiée comme fragile. » Une solution est en cours recherche cez Sagem DS pour y remédier.

Cela étant, le système FELIN, ajoute encore le ministère, perment de réduire la « vulnérabilité des parachutistes », notamment en leur permettant de « communiquer sous voile, par le biais du bandeau radio », ce qui donne la capacité au chef d’avion de « transmettre des ordres et, si nécessaire » de « modifier instantanément son dispositif sans être contraint d’attendre le regroupement au sol des parachutistes. »

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