L’Arabie Saoudite renonce aux chars allemands Leopard-2

Révélée par les médias allemands en juillet 2011, l’intention de l’Arabie Saoudite de se procurer 270 chars Leopard 2A7+, un engin conçu par Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall, avait donné lieu à une vive polémique outre-Rhin étant donné que ce possible contrat allait rompre la politique menée par Berlin en matière de vente d’armes.

En effet, l’Allemagne s’est jusqu’à présent toujours refusé à céder des armes lourdes au royaume saoudien au motif qu’il ne respecte pas les droits de l’homme et que cela compromettrait la sécurité d’Israël. Cependant, cette position a fini par évoluer puisque Berlin a récemment validé un contrat portant sur la livraison au Qatar de 62 Leopard 2 et 24 obusiers PzH 2000 de 155mm. Et ce n’est sans doute pas fini puisqu’il est question d’une nouvelle commande de Doha pour 118 chars de plus…

Quoi qu’il en soit, les débats passionnés autour de la possible vente des Leopard 2A7+ à l’Arabie Saoudite n’ont plus lieu d’être car, selon le quotidien Handelsblatt, Riyad aurait décidé d’y renoncer et de se tourner vers le constructeur américain General Dynamics pour une commande éventuelle de chars M1 Abrams. Le journal allemand explique que les dirigeants saoudiens se sont lassés des atermoiements de Berlin, qui aurait reporté sa décision concernant l’autorisation d’exportation après les élections législatives de septembre prochain.

Ce désistement saoudien est bien évidemment une mauvaise nouvelle pour Krauss-Maffei Wegmann, qui a besoin de trouver des contrats à l’exportation étant donné que la tendance sur le Vieux Continent est à la réduction des dépenses militaires. Ce qui, pour certains pays, a pour conséquence le retrait du service des chars lourds.

Aussi, selon Handelsblatt, l’industriel allemand cherche une alliance avec le français Nexter. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il en est question. Sauf que, s’il s’agissait jusqu’à présent de coopération entre ces deux acteurs de l’armement terreste européen, un « mariage » serait envisagé. Le quotidien est allé jusqu’à affirmer que les deux groupes en sont à « l’examen mutuel de leurs comptes » et que les tractations sont en cours « depuis des mois ».

Cependant, pour qu’une telle opération puisse avoir lieu, il faudra d’abord que le gouvernement français privatise Nexter, ou du moins partiellement. Et sur le plan social, c’est loin d’être gagné. Qui plus est, le groupe français et Krauss Maffei Wegmann ont des gammes similaires (Aravis contre Dingo, Caesar contre PzH 2000, Leclerc contre Leopard, VBCI contre Boxer). Donc, si ce mariage arrive à se faire, cela ne sera pas sans conséquences sur ces matériels…

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