Un cargo nord-coréen arraisonné à l’entrée du canal de Panama avec du matériel militaire à bord

En raison de la poursuite de ses activités nucléaires et balistiques, la Corée du Nord fait l’objet de sanctions internationales décidées par les Nations unies à son égard. Ainsi, ces dernières imposent un embargo total sur les ventes et les achats d’armes auprès de Pyongyang. Ce qui n’empêche nullement le commerce d’équipements militaires nord-coréens.

En décembre 2009, un avion de type Iliouchine 76 transportant 35 tonnes d’armes, dont des composants de missiles, avait été immobilisé par la police thaïlandaise. En provenance de Corée du Nord, l’appareil  devait se rendre en Iran. Quelques mois plus tôt, un navire chargé de matériels militaire nord-coréens avait été arraisonné par les Emirats arabes unis alors qu’il faisait route, là encore, vers le territoire iranien.

Mais c’est à l’entrée du canal de Panama qu’un cargo nord-coréen, le Chong Chong Gang, a éveillé les soupçons des autorités panaméennes. Le bateau, en provenance de Cuba, se trouve actuellement dans le port de Manzanillo, où il fait l’objet d’une inspection approfondie.

Les policiers panaméens n’ont pas trouvé de cigares cubains à bord, dont la présence aurait été une entorse aux sanctions internationales étant donné qu’elles interdisent la vente de produits de luxe à la Corée du Nord. En revanche, ils ont mis la main sur ce qui pourrait être des « composants de missiles ».

C’est ce qu’a affirmé le président panaméen, Ricardo Martinelli, le 15 juillet au soir. « Nous soupçonnions (qu’il y avait) de la drogue (…) Quand nous avons commencé à décharger (le bateau) qui venait de Cuba et qui avait pour destination la Corée du Nord, il y avait 220.000 quintaux de sucre, nous avons trouvé des conteneurs et nous soupçonnons qu’ils contiennent de l’équipement perfectionné de missile et cela n’est pas autorisé », a-t-il expliqué sur Radio Panama.

Visiblement, l’arraisonnement du Chong Chong Gang, qui a eu lieu le 12 juillet, a été musclé. Le président Martinelli a en effet précisé que l’équipage de 35 marins s’est révolté au moment de l’intervention de la police et que le commandant du cargo a tenté de se suicider.

« Le navire a éveillé nos soupçons en raison de la réaction violente du capitaine et de l’équipage vendredi après-midi », a précisé José Raul Mulino, le ministre panaméen de la Sécurité.

« Le chargement non déclaré du bateau nord-coréen ressemble à première vue à des missiles, mais nous allons attendre qu’il soit examiné par des spécialistes », a indiqué Luis Eduardo Camacho le porte-parole de la présidence du Panama. Une demande allant dans ce sens  a été adressée aux Nations unies pour que des experts viennent sur place.

De son côté, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a indiqué suivre « de près l’affaire du bateau nord-coréen capturé à Panama qui transporterait des pièces de missiles, en violation des résolutions de l’ONU. »

« Nous devons d’abord vérifier les faits, mais si les éléments confisqués s’avèrent être des pièces de missiles, nous pourront prendre des mesures car cela violerait les résolutions de l’ONU », a déclaré, sous couvert d’anonymat, un membre du gouvernement sud-coréen, dont les propos ont été rapportés par l’agence Yonhap.

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